On l’oublie parfois, les cimetières font partie du patrimoine de la Côte-du-Sud. Une promenade respectueuse dans ces lieux de dernier repos nous fait découvrir les diverses manières de commémorer la mémoire des défunts, mais plus encore.
Qu’il soit catholique ou protestant, le cimetière est un lieu sacré et communautaire. Un rituel de consécration permet généralement de distinguer l’espace sacré et l’espace profane. Une clôture et une porte en pierre ou en fer forgé ceinturent le cimetière. Les forgerons Pierre Picard et fils de Sainte-Louise-des-Aulnaies ont d’ailleurs forgé celle du cimetière de Saint-Damase.
Le cimetière comprend des monuments, un charnier, un calvaire et dans certains cas un mausolée et des monuments commémoratifs. Les stèles funéraires ont une charge symbolique qui témoigne des croyances des familles endeuillées et des représentations que l’on se fait de la mort depuis des siècles. Des statues de Saint-Joseph, de Marie et des sculptures de pleureuses ou d’anges ornent certains de ces monuments. Même si plusieurs symboles apparaissent sur ces pierres, comme des mains qui se croisent, l’ornementation est généralement sobre invitant ainsi au recueillement. D’autres ont une forme d’obélisque ou de colonne surmontés par une croix.
Les stèles funéraires et les enclos familiaux ont une dimension historique importante puisqu’ils sont une source précieuse pour les généalogistes. Elles renseignent parfois sur le statut des défunts et des circonstances de leur décès. À L’Islet-sur-Mer, plusieurs stèles rappellent la mémoire de capitaines de bateaux. On trouve plus rarement des croix en fer forgé, car plusieurs d’entre elles ont fait place à des stèles en pierre taillée. Certaines d’entre elles proviennent de la fonderie d’Amable Bélanger à Montmagny. Les monuments commémoratifs rappellent les événements qui ont marqué la mémoire des habitants. On peut penser au monument du cimetière de L’Islet dédié aux soldats et aux marins décédés lors des deux guerres mondiales.
En raison de leur valeur patrimoniale et historique, certains charniers et calvaires sont cités par le gouvernement du Québec. Dans la région, c’est le cas des calvaires de Saint-Louis-de-Kamouraska, de Sainte-Hélène et de Saint-Joseph et des charniers que l’on trouve dans les cimetières de Kamouraska et Sainte-Hélène.