Des anges gardiens pour le Gros-Pin

Le célèbre Gros-Pin situé près du lac de l’Est est de plus en plus fréquenté, mais aussi mieux protégé grâce à l’initiative des habitués qui le visite.

En 2018, l’équipe du Parc régional du Haut-Pays avait rapporté, après avoir trouvé des déchets aussi gros que des pneus, des traces de feux sur les racines et des graffitis. « Avant, c’était peu fréquenté, mais mal fréquenté », résume l’agent de développement au Parc régional du Haut-Pays Alexandre Bibeau.

Une corvée majeure s’était alors tenue pour faire un grand ménage de l’endroit.

Depuis, si on constate que le site est plus connu et achalandé, on remarque que de plus en plus de gens – surtout des habitués – en prennent soin. « Ils prennent l’habitude de nous envoyer des photos et s’y rendent avec des sacs et des boîtes. Si on voit encore malheureusement des canettes de bière et des sacs de chips, on ne voit plus de verre brisé ou de gros détritus », souligne M. Bibeau. Qui plus est, c’est le premier été qu’on remarque qu’il n’y a pas eu de feu de camp sur les racines.

Ces « anges gardiens », comme les nomme M. Bibeau, permettent de remplir le double mandat de garder les lieux accessibles et sécuritaires, tout en protégeant l’arbre et ses environs. Il faut dire que la surveillance constante est impossible, le site étant accessible grâce à des équipements comme des VTT, motoneiges ou camionnettes.

Aussi, depuis le milieu de l’été, le Mycomigrateur avec le guide et chef Kim Côté de Côté Est fait découvrir à de petits groupes les coins reculés du Haut-Pays comme Gros-Pin. En plus de faire vivre une excursion gourmande à ses clients, il en profite pour sensibiliser les gens, ramasser ce qu’il peut et partager ses observations.

Gros-Pin

Situé en terre publique sur le territoire non organisé de Picard, Gros-Pin se trouve à une quinzaine de kilomètres du lac de l’Est et à environ 20 m de la frontière canado-américaine. On y accède par un chemin forestier d’environ 19 km, suivi d’une marche d’environ un demi-kilomètre.

Possédant une circonférence d’un peu plus de 13 pieds lors de sa dernière mesure en 2015, Gros-Pin serait le deuxième plus gros pin blanc du Québec. Si on ne connaît pas son âge, on estime qu’il aurait tout de même entre 250 et 450 ans. Sa taille hors-norme aurait aidé à le préserver de la coupe forestière au fil du temps. C’est aussi ce qui lui aurait permis de servir de balise de repère lors du tracé de la frontière canado-américaine en 1908.