La crainte d’un incendie similaire à celui vécu au Domaine de nos étés à Saint-Denis-De La Bouteillerie à l’été 2021 a entraîné une mobilisation chez certains résidents du Boisé de l’Anse de Rivière-Ouelle qui réclament à la Municipalité de meilleures conditions d’intervention pour les pompiers en cas de feu. Questionné à cet égard au dernier conseil municipal, le maire a confirmé que la Municipalité était déjà en action.
Cette sortie menée par M. Gaétan Nadeau, résident du Boisé de l’Anse, fait suite à l’envoi, en mai dernier, d’un rapport de visite préparé par la Régie intermunicipale en protection incendie du Kamouraska Ouest. Le délai de réponse de la Municipalité à la suite de l’envoi de ce rapport est essentiellement ce qui a mis le feu aux poudres et orienté les pressions de M. Nadeau et d’autres résidents à la réunion du 4 octobre dernier.
La plupart d’entre eux s’inquiètent qu’il survienne un incendie catastrophique, comme celui vécu non loin de chez eux à Saint-Denis-De La Bouteillerie, dans un développement domiciliaire aux caractéristiques similaires au Boisé de l’Anse. Ce projet résidentiel, appelé Domaine de nos étés, est en effet aménagé sur une péninsule rocheuse, boisée et isolée du reste du village, à même titre que le Boisé de l’Anse à Rivière-Ouelle. Les accès, difficiles et limités, ont été pointés du doigt comme éléments qui ont compliqué l’intervention des services de sécurité incendie et nécessité le soutien des avions de la SOPFEU en juin 2021.
Rapport
Ces craintes partagées par les résidents, les pompiers et la Municipalité ont mené à une concertation de ces différents acteurs en novembre 2021, et à la production du rapport de la Régie dont Le Placoteux a obtenu copie, dans lequel différents constats identifiés sur le terrain orientent les recommandations afin d’améliorer les interventions en cas de feu au Boisé de l’Anse.
Parmi les différents constats, on relève notamment l’absence de sortie d’urgence « désignée en cas de sinistre majeur », un seul chemin d’accès (chemin Dumais) dont la largeur est insuffisante pour permettre la rencontre de deux véhicules incendie, et l’absence de citerne pour remplir les camions, le Boisé de l’Anse n’étant pas branché au réseau d’aqueduc municipal.
« Selon mes informations, la Municipalité tire environ 105 000 $ en revenus fonciers du Boisé de l’Anse. Le chemin Dumais ne rencontre même pas les normes du ministère des Transports, et il nous faudrait au moins une citerne ! La Municipalité a une obligation de résultat envers nous », a décrété Gaétan Nadeau lors de son plaidoyer devant le conseil municipal.
Plan d’action
Loin d’être passée inaperçue, l’intervention de M. Nadeau a finalement peu pesé dans la balance puisqu’il s’est avéré que la Municipalité était déjà en action dans ce dossier, de confirmer le maire Louis-Georges Simard. Ce dernier a reconnu néanmoins que la Municipalité n’a pris connaissance du rapport de la Régie qu’à la fin juillet, soit deux mois après son envoi, mais que celui-ci aurait été acheminé « à la mauvaise adresse ».
Une rencontre tenue le 28 septembre dernier avec différents représentants de la Municipalité, de la Régie et du Boisé de l’Anse, dont M. Nadeau, a permis l’élaboration d’un plan d’action dont certains éléments seraient réalisés dans un horizon de moins d’un an. La plupart sont en réponse directe avec les recommandations émises au sein du rapport de la Régie.
À courte échéance, la Municipalité prévoit notamment l’aménagement de voies d’évitement sur le chemin Dumais afin de permettre la rencontre de camions incendie. Des démarches seront aussi entreprises avec les propriétaires privés, où des chemins existants pourraient être utilisés comme sorties d’urgence au Boisé de l’Anse. L’un d’entre eux, situé à l’est dans la « petite anse », nécessiterait le réaménagement d’un ponceau, élément qui doit être validé auprès du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, car aux yeux de la loi municipale, une Municipalité ne peut en temps normal intervenir pour réaliser des travaux à ses frais sur un terrain privé.
« En ce qui concerne la citerne, on demande à la Régie de vérifier si c’est conforme avec le schéma de couverture de risques en vigueur. À notre connaissance, le nouveau schéma n’indique pas s’il faut mettre des citernes, mais il établit des critères en fonction de la distance des points d’eau et des casernes. Si le schéma dicte qu’il faut construire une citerne, on en fera une », a précisé Louis-Georges Simard.
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