Une recharge de plage devant prévenir l’érosion sur les berges du chemin de la Pointe à Rivière-Ouelle a soulevé l’ire de résidents du secteur à la dernière séance du conseil municipal. Devant ce que certains ont qualifié de « stationnement pour roulottes », le maire Louis-Georges Simard, tout aussi consterné, s’est engagé à intervenir.
Une recharge de plage consiste à aménager sur les berges un plateau de graviers divers avec une pente douce progressive qui descend vers la mer. Cette méthode est de plus en plus utilisée dans l’Est-du-Québec et aux Îles-de-la-Madeleine, afin de prévenir l’érosion côtière qui s’est accentuée ces dernières années avec l’avènement de tempêtes plus puissantes lors des épisodes de grandes marées.
À Rivière-Ouelle, où plusieurs routes qui sillonnent le littoral peuvent se retrouver en péril lors d’événements climatiques extrêmes, cette méthode a été préférée récemment à l’enrochement dans le secteur du chemin de la Pointe. L’exécution des travaux laisse toutefois à désirer au goût de certains résidents du secteur, ce qui n’a pas manqué de mobiliser plusieurs d’entre eux qui se sont rendus à la séance du conseil municipal du 4 octobre pour partager leurs préoccupations.
« On salue les efforts du conseil municipal qui met en place des actions pour la sécurité publique et la préservation des paysages, mais comme résidents nous sommes préoccupés par ce qui a été fait. D’autant plus que plusieurs parmi nous n’étaient pas au courant que pareils travaux allaient se dérouler. Le résultat est que la quasi-totalité de la plage a été recouverte, et que des résidus des travaux sont encore perceptibles. L’impression est que le travail a été bâclé », a déclaré Jean-Denis Guignard, propriétaire d’une résidence secondaire dans ce secteur depuis 21 ans.
Au nom des autres résidents du chemin de la Pointe présents ce soir-là, M. Guignard a demandé au conseil si un plan de végétalisation était prévu à cet endroit et si d’autres travaux de ce type étaient dans les cartons, ailleurs à Rivière-Ouelle. Demandant la suspension d’autres travaux de ce type, il a réclamé auprès du maire la mise en place d’un comité consultatif dans le but d’étudier d’autres possibilités d’aménagement prenant en compte le respect de l’environnement et les préoccupations esthétiques des résidents.
Déception
Transparent, Louis-Georges Simard n’a pas caché sa déception face aux travaux réalisés sur le chemin de la Pointe après avoir constaté par lui-même les résultats sur le terrain, donnant ainsi raison aux préoccupations soulevées. « On était convaincu qu’on allait se retrouver avec une plage. On voit bien que ce n’est pas le résultat escompté. Ça sera corrigé et les rosiers seront replantés », a-t-il promis.
Face à l’érosion de ses berges dans les méandres de la rivière Ouelle ainsi qu’en bordure du fleuve, la Municipalité de Rivière-Ouelle est constamment à la recherche de nouveaux moyens afin de lutter contre le pouvoir envahissant de l’eau. Dans le cas de la recharge de plage, Rivière-Ouelle s’est laissée convaincre qu’il s’agissait de la solution appropriée après avoir observé le succès d’opérations similaires, ailleurs au Québec.
« Un des ingénieurs dans le dossier est un spécialiste dans le domaine au Québec. Il a supervisé ce qui s’est fait entre autres aux Îles-de-la-Madeleine. La recharge est prévue pour évoluer avec les vagues. C’est la mer, en quelque sorte, qui lui donne une forme définitive, et ce n’est pas d’entretien. Le problème n’est pas tant sa solution que le matériel choisi lors de l’exécution des travaux », a précisé Louis-Georges Simard.
Un autre projet similaire est prévu face au Camping de Rivière-Ouelle, mais pas avant 2023, a-t-on assuré. « L’expérience vécue pas trop loin sur le chemin de la Pointe éclairera pour la suite », a poursuivi le maire, qui n’a pas fermé la porte à la création d’un comité consultatif, comme suggéré.