Rendez-vous affaires 2022 : Un club des ex qui flirte avec politique et entrepreneuriat

De gauche à droite : Lawrence Cannon, Denis Lebel, Christian Paradis, Bernard Généreux et François Gagnon. Photo : Maxime Paradis.

Le député de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup Bernard Généreux a réuni d’anciens collègues députés conservateurs à l’occasion de son Rendez-vous affaires 2022. Dans une discussion animée par François Gagnon, chroniqueur au 98,5 FM originaire de La Pocatière, politique et entrepreneuriat ont retenu l’attention.

Lawrence Cannon, ancien député de Pontiac à la Chambre des communes, Denis Lebel, anciennement député de Lac-Saint-Jean, et Christian Paradis, député de Mégantic—L’Érable de 2006 à 2015, ont ouvert la discussion avec Bernard Généreux sur l’importance du rôle de député fédéral dans un comté, notamment auprès des PME. Quelques conseils ont été prodigués dans la foulée.

« Le député a la responsabilité de bien connaître son milieu, mais les entrepreneurs également. C’est une responsabilité partagée. La fréquence des interactions qui vont suivre, c’est ce qui va permettre d’établir une confiance mutuelle entre les partis », a exprimé M. Cannon. « Traiter le laveur de plancher au président d’entreprise avec le même respect. C’est comme ça qu’on distingue les grands hommes. L’argent passe, les humains restent », a enchaîné Denis Lebel.

L’importance de faire des tournées régulières dans son comté est aussi incontournable, de l’avis de Christian Paradis et Bernard Généreux. Les deux hommes ont soulevé chacun leur tour l’immense géographie et le nombre impressionnant de municipalités avec lesquelles ils devaient ou doivent toujours conjuguer dans leur comté respectif. « Et on veut m’ajouter le Témiscouata avec ça », a rappelé Bernard Généreux, en clin d’œil au projet de réforme de la carte électorale actuellement à l’étude.

« Il est important d’entretenir une bonne relation avec les fonctionnaires pour faire le pont avec les projets de notre milieu. Il faut aussi rappeler que la vitesse du public et celle du privé ne sont pas les mêmes », a indiqué Christian Paradis. « Un député, c’est un facilitateur. En région particulièrement, tu n’as pas le choix de travailler la proximité avec ton monde si tu veux qu’ils aient le réflexe de t’interpeller au besoin », a poursuivi Bernard Généreux.

Le fédéral « sous-utilisé »

Un message a aussi été envoyé par les quatre hommes au sujet de la méconnaissance des leviers existants au fédéral, autant chez les entreprises que les municipalités. Christian Paradis attribue cet état de fait à la proximité qu’entretiennent les Québécois avec le gouvernement provincial.

« Les programmes d’aide financière sont aussi plus normés au fédéral, mais il faut aller au-delà de ça. Comme député, on a le devoir de les faire connaître. Quand j’ai quitté la politique, mon comté était celui qui surutilisait le plus les programmes fédéraux existants », a-t-il précisé. Sur quoi Bernard Généreux a renchéri en soulignant que Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup était le champion des demandes au programme Nouveaux Horizons pour les aînés.

Lawrence Cannon a de son côté rappeler l’importance des leviers qu’est la Banque de développement du Canada (BDC) et Développement économique Canada pour les régions du Québec, ou même les missions commerciales à l’étranger qui ne font souvent pas partie du réflexe des entrepreneurs québécois. « Les Québécois ont une relation différente avec Ottawa du reste du Canada, et le Québec aime bien qu’on respecte ses champs de compétences. Comme député fédéral on doit respecter ça et savoir conjuguer avec cette réalité », a insisté Denis Lebel.