C’était dans l’air depuis un certain temps déjà, mais sept municipalités du Kamouraska ont annoncé officiellement leur intention de participer à une étude devant servir à démontrer s’il serait avantageux de mettre leurs forces en commun.
Les maires et mairesses de La Pocatière, Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Saint-Onésime-d’Ixworth, Rivière-Ouelle, Saint-Pacôme, Saint-Gabriel-Lalemant et Saint-Denis-De La Bouteillerie ont décidé d’aller de l’avant avec cette étude d’opportunité.
Tout est sur la table ; ingénierie, employés, déneigement, et même les élus municipaux, qu’on pourrait se partager. Plusieurs sont déjà regroupées pour la collecte des ordures et les services de protection contre les incendies.
« Est-ce que ça va fonctionner ? Je ne sais pas. Quelle forme ça va prendre ? On n’en sait rien », résumait le maire de Sainte-Anne-de-la-Pocatière Rosaire Ouellet, lors d’une rencontre de presse tenue en présence de tous les maires et mairesses concernés.
Comme les premiers balbutiements de ces rencontres avaient entre autres paru dans nos pages, des élus ont admis que leurs citoyens avaient commencé à jaser. « On entend un peu de préoccupations, par exemple : “va-t-on se ramasser avec les dettes de La Pocatière” ? Je pense que pour prendre une décision, ça prend une étude et des informations », a dit Benoit Pilotto, maire de Saint-Onésime-d’Ixworth.
Tous s’entendent pour dire que des problèmes opérationnels, avec le vieillissement de la population et la pénurie de ressources, pourraient devenir une réalité. Par exemple, ils ne souhaitent pas se retrouver sans déneigeurs le 15 décembre, et c’est pour cela qu’ils veulent évaluer leurs possibilités.
« S’il y a des regroupements, les citoyens devront être d’accord », soulignait le maire de Rivière-Ouelle Louis-George Simard. Certains ont avancé le mot référendum, d’autres la question de l’urne lors des prochaines élections municipales. Pour le moment, il est trop tôt pour s’avancer.
D’ici là, ils souhaitent mieux communiquer leurs enjeux. « La perception des gens, c’est que tout va bien dans nos municipalités. Les enjeux de fond, les citoyens ne les voient pas vraiment », disait Rosaire Ouellet.
Jusqu’à ce jour, Saint-Denis-De La Bouteillerie n’était pour sa part pas un village mentionné dans ce possible regroupement des forces à l’ouest du territoire. Le conseil municipal a décidé de participer à la collecte de données. « Comme nouvelle mairesse, j’ai vu l’ampleur des défis. Travailler seul, c’est lourd. On a discuté entre autres avec Rivière-Ouelle, avec qui on a des atomes crochus. L’étude va aider à la prise de décision », a précisé Nicole Généreux, mairesse de Saint-Denis-De La Bouteillerie.
Sur 17 municipalités, seules ces sept en particulier iront de l’avant avec l’étude. « On n’a pas fait ça sous silence, et on n’est pas fermé à d’autres. Toutefois, pour l’instant nous sommes les sept », a dit le maire de La Pocatière Vincent Bérubé.
Le ministère des Affaires municipales devrait accompagner gratuitement les sept municipalités dans cette étude de pertinence. Chacune devra fournir des ressources au niveau de sa direction générale pour compiler les informations demandées. L’étude pourrait durer 18 mois. Par la suite, chaque élu ramènera les informations au sein de son conseil municipal, qui pourra décider de donner suite ou pas.
« C’est la volonté de chacune des municipalités, pas d’une seule. On ne va pas se faire avaler par La Pocatière, a lancé Louis-George Simard, en riant. On y voit quelque chose de gagnant-gagnant », a-t-il conclu.