Les matières organiques seront récoltées dès 2023 à Saint-Jean-Port-Joli

Saint-Jean-Port-Joli se lancera dans la collecte des matières organiques dès l’été 2023. Photo : Maxime Paradis

Saint-Jean-Port-Joli sera une des rares municipalités de la MRC de L’Islet à procéder à la cueillette des matières organiques sur son territoire, dès l’été 2023. Par le fait même, elle sécurise une subvention de RECYQ-QUÉBEC attribuée pour la collecte des matières recyclables.

Deux options s’offraient à Saint-Jean-Port-Joli : procéder à la collecte des matières organiques comme prévu, ou orienter les citoyens de la municipalité vers le compostage domestique, comme ce sera le cas dans les plus petites communautés de la MRC de L’Islet. Or, pour continuer à recevoir le versement de la compensation annuelle pour la collecte sélective des matières recyclables — environ 170 000 $ —, 70 % des adresses de Saint-Jean-Port-Joli auraient dû s’inscrire auprès de la Municipalité à une formation sur l’usage d’un composteur domestique.

« Les premiers échos qu’on entend des plus petites municipalités de L’Islet, c’est que la participation au compostage domestique n’est pas gagnée d’avance. Compte tenu de la densité de notre population, on a décidé d’aller vers la collecte au porte-à-porte », résume Normand Caron, maire de Saint-Jean-Port-Joli.

15 000 bacs bruns seront donc distribués progressivement sur tout le territoire de Saint-Jean-Port-Joli d’ici l’été 2023. L’achat de ces bacs est estimé à 110 000 $, mais couvert à 33 % par une subvention de RECYQ-QUÉBEC. L’objectif souhaité est d’instaurer la collecte au plus tard en juillet. La Municipalité est toutefois d’avis que l’intégration de cette nouvelle pratique dans le quotidien de ses citoyens ne se fera pas en criant ciseau. Dans les 660 municipalités québécoises où la collecte des matières organiques a été instaurée ces dernières années, une certaine résistance a toujours été observée au départ.

Direction Saint-Henri

Contrairement aux matières organiques du Kamouraska, qui sont acheminées à l’usine de biométhanisation de Rivière-du-Loup, celles de Saint-Jean-Port-Joli, L’Islet, Cap-Saint-Ignace et Montmagny prendront le chemin d’Englobe à Saint-Henri-de-Lévis. Il serait envisagé, selon Normand Caron, que les quatre municipalités prévoient l’aménagement d’un site de transbordement conjoint sur le territoire de l’une d’entre elles, où la matière organique pourrait être déposée temporairement avant d’être acheminée à Saint-Henri-de-Lévis. Pareille pratique diminuerait les coûts en transport, de l’avis du maire.

« La gestion du changement n’est pas quelque chose de facile, mais les citoyens vont devoir se rendre à l’évidence qu’on n’a pas d’autre choix que de changer nos habitudes, car les coûts liés au transport et à l’enfouissement des matières résiduelles ne cessent d’augmenter. Dans le prochain budget qu’on va présenter le 17 décembre, ils vont constater par eux-mêmes que cette augmentation-là “fesse dans le dash” », en bon québécois », a déclaré le maire.

À ce chapitre, Saint-Jean-Port-Joli joindra, le 1er septembre 2023, les municipalités de Sainte-Louise, Saint-Roch-des-Aulnaies, Saint-Aubert et L’Islet dans un regroupement intermunicipal visant la gestion, la collecte et le transport des matières résiduelles. L’appel d’offres réalisé par les cinq municipalités, et qui sera en vigueur à partir du 1er janvier 2023 pour quatre d’entre elles — à l’exception de Saint-Jean-Port-Joli —, a permis de dégager des économies annuelles substantielles pour les cinq prochaines années, de l’ordre de 20 000 à 25 000 $ par année, seulement pour Saint-Roch-des-Aulnaies, selon Stève Dionne, directeur général de cette municipalité.

Précisons que dans le cadre de la collecte des matières organiques à Saint-Jean-Port-Joli, toutes les matières végétales et les autres résidus alimentaires seront permis dans le bac brun. De la sensibilisation par le biais de vidéos promotionnelles, de l’information communiquée dans les journaux locaux, dans les médias sociaux et sur le site internet de la Municipalité, et une séance d’information publique à venir permettront d’orienter les citoyens vers les meilleures pratiques.