Des innovations bien de chez nous : Des plantes de bord de mer comestibles pour contrer l’érosion

Récolte de semence sur les battures. Photo : Courtoisie Biopterre

Les plantes de bord de mer comestibles sont servies depuis maintenant plusieurs années sur les plus grandes tables du Québec. Certaines d’entre elles pourraient toutefois avoir une vocation à la fois gastronomique et stabilisatrice dans le cadre d’un aménagement visant à contrer l’érosion des berges.

Biopterre travaille depuis environ cinq ans avec les Jardins de Métis à identifier ces plantes de bord de mer comestibles qui pourraient rendre des services écologiques au-delà de leurs propriétés gastronomiques. Cette prémisse de recherche s’inscrit dans un service plus méconnu des Jardins de Métis qui se spécialisent, entre autres, dans la production de plantes pour la stabilisation des berges qui sont ensuite vendues à des organismes de bassins versants qui œuvrent à la restauration des littoraux par la revégétalisation.

« Les Jardins de Métis produisaient déjà des petites quantités de plantes de bord de mer comestibles pour le volet gastronomique de leur site touristique. Le souhait était de pousser les recherches un peu plus loin sur ces plantes pour valider leur usage dans le cadre de projets de stabilisation des berges », explique Maxim Tardif, codirecteur – innovation et transfert de technologie – PFNL et agroforesterie chez Biopterre.

La première phase du projet a nécessité la récolte de semences, leur conditionnement et leurs premiers essais de production. La deuxième phase, qui est toujours en cours, s’attarde cette fois à cinq espèces de plantes comme l’arroche hastée, le caquillier édentulé, la gesse maritime, la livèche d’Écosse (persil de mer) et la salicorne de Virginie. En établissant la régie de culture de ces plantes, les Jardins de Métis pourront décider de les ajouter ou non à leur offre de service de production pour le volet stabilisation des berges.

Déjà, des réponses semblent émerger. « On parle de plantes avec des systèmes racinaires pas si développés qui, on pense, ne permettront pas de stabiliser les berges. Par contre, si on les implante plus ou moins hautes dans le marais en bord de fleuve, est-ce que la création de massifs qui permettront la production et la diversification de ces plantes est quelque chose d’envisageable ? Ça fait partie de nos pistes de réflexion. »

L’intérêt grandissant du milieu gastronomique pour les plantes de bord de mer comestibles fait aussi dire à Maxim Tardif que le volet gastronomique représente une voie de sortie intéressante pour ce projet de recherche. En développant une approche culturale plus conventionnelle de ces plantes, la pression sur les battures serait beaucoup moins grande, permettant ainsi la poursuite d’une cueillette responsable en petite quantité sur le littoral bas-laurentien.