Le collège de Sainte-Anne-de-Pocatière a été fondé en 1827. L’implantation de cette institution offrant un cours classique suscita une vive polémique.
Au début années 1820, le besoin de scolariser les jeunes est criant et plusieurs réclament l’ouverture d’écoles élémentaires. Toutefois, le curé de Rivière-Ouelle Bernard Claude Panet propose la création d’un collège pour sa paroisse. Partageant son projet avec Mgr François Painchaud, alors curé de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, il ne se doute pas de l’enthousiasme que provoque cette idée dans la région. En effet, le 28 décembre 1826, le vicaire de Kamouraska Jean-Baptiste Morin et un groupe de notables de la paroisse avec à sa tête le seigneur Paschal Taché font une demande officielle pour l’établissement d’un collège à Kamouraska. Le projet est appuyé par plusieurs curés du comté de Cornwalis et par des personnalités appartenant aux professions libérales et au secteur commercial de la Côte-du-Sud et du Bas-Saint-Laurent.
À Kamouraska, le projet consiste à créer un collège laïc qui obtiendrait une aide financière de la Chambre d’assemblée et du public par le biais d’une souscription. La direction serait confiée à 19 laïcs et quelques curés. Le 9 février 1827, le curé Jacques Varin et Paschal Taché présentent une nouvelle requête à l’évêque du diocèse de Québec pour l’établissement d’un collège sur l’un des terrains de la fabrique de Kamouraska. Comme l’ancien curé de la paroisse vient d’être nommé évêque du diocèse, celui-ci ne donne pas son aval sous prétexte que les ressources financières sont manquantes et qu’il est préférable d’ouvrir des écoles élémentaires. Mgr Panet ne veut surtout pas nuire au collège de Nicolet. Au printemps 1827, le comité représenté par Paschal Taché soumet une requête à la Chambre d’assemblée pour « obtenir des terres de la couronne en guise de dotation pour la fondation d’un collège laïque »[1]. Entre-temps, le curé de Sainte-Anne-de-la-Pocatière François Painchaud mijote quelque chose… (à suivre dans une prochaine chronique !)
[1] Claude Galarneau, Les collèges classiques au Canada français, Montréal, Fides, 1978, p. 23.