Pour une huitième année consécutive, le Cégep de La Pocatière figure dans le Canada’s Top 50 Research Colleges grâce à la recherche effectuée dans ses trois centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT) : Solutions Novika, Biopterre et Optech. Pour Sarah Chouinard, conseillère pédagogique à la recherche au Cégep, et Lorraine Blais, directrice générale chez Novika, ce classement souligne la pertinence des projets de recherche effectués sur leur campus.
Dans la catégorie Cégep de petite dimension, le Cégep de La Pocatière se hisse au sommet des rangs. Ce succès serait principalement attribuable au lien direct qu’entretiennent les CCTT avec les entreprises et les organismes susceptibles de mettre en application le fruit de leur travail. Ce lien de proximité donne lieu à un grand volume de recherche, considérant la taille de l’institution. « Quand on a une bonne idée, on contacte les partenaires à qui elle pourrait servir, puis on monte un projet spécifiquement pour eux. Donc, ils investissent dans le projet », partage Mme Blais.
Retombées concrètes
Parmi les multiples classements dans chaque catégorie, le Cégep a atteint la première position au Québec et la deuxième position au Canada en ce qui a trait à la proportion de revenus de recherche venant d’un client. « La recherche qu’on fait, ce n’est pas le Cégep qui la paie. Ce n’est pas le ministère de l’Enseignement qui la paie non plus. Le budget que reçoit le Cégep du Ministère, c’est pour enseigner », dit Mme Blais, qui indique que chaque sou additionnel provient des entreprises. « Ça montre que la recherche qu’on fait, elle sert à quelqu’un qui est intéressé et qui met de l’argent dedans. »
Ces fonds supplémentaires permettent également aux enseignants de participer aux projets de recherche avec les CCTT, ce qui nourrit leur curriculum. « Ces enseignants restent toujours à l’affût des nouvelles technologies, donc ça leur permet de rester à l’avant-garde et d’amener [leurs apprentissages] dans leurs cours », t Mme Chouinard.
Solutions Novika développent entre autres des lits d’hôpitaux depuis plusieurs années. Mme Blais fait valoir que des projets comme ceux-là sont possibles grâce à un « maillage très étroit entre l’expertise enseignante, les besoins industriels, et [leur] savoir-faire ». Dans ce cas-ci, ils sont guidés par une enseignante en soins infirmiers d’expérience. « On connaît les lits d’hôpitaux parce qu’on travaille avec eux depuis longtemps, mais le patient dans le lit, lui, on ne le connaît pas. La réalité hospitalière, on ne la connaît pas », précise la directrice générale.
Sarah Chouinard se réjouit non seulement des « belles retombées » de l’implication du personnel enseignant, mais aussi des étudiants. « Quand les étudiants travaillent sur des projets de recherche, ils sont tellement beaux à voir : ils s’appliquent, ils sont super attentionnés. » Selon la conseillère pédagogique, cette motivation vient de la conscience que le fruit de leur travail sera utilisé de manière concrète.
107 projets
107 projets ont été complétés au cégep de La Pocatière en 2021 [NDLR : les do nnées utilisées pour le classement actuel]. Ils ne sont pas tous entamés en même temps ; certains durent quelques mois, alors que d’autres, de plus grande envergure, peuvent s’étaler sur plusieurs années.
Chaque CCTT collabore avec une panoplie de partenaires industriels ; chez Novika, par exemple, ça serait de l’ordre d’une centaine. Ceux-ci arrivent avec de nouveaux projets année après année, explique la directrice générale, ce qui évite à l’entreprise d’avoir à en chercher.
Malgré le succès apparent de la recherche effectuée au cégep de La Pocatière, l’institution ne bénéficie pas toujours de la même crédibilité que les collèges situés dans les grands centres, comme Montréal, Toronto et Vancouver. Dans ce contexte, Mme Chouinard admet qu’un de leurs plus grands défis est de faire rayonner leurs recherches. « Ce n’est pas parce qu’on est petit qu’on ne fait pas de la belle recherche, et qu’il n’y a pas de belles technologies qui en découlent. […] Ce n’est pas parce qu’on est petit qu’on n’existe pas. Nos réalisations parlent pour nous. »