Cultiver les légumes « d’hiver » a valu la peine pour la Ferme des rhizomes, une entreprise maraîchère de Saint-Pascal. Malgré une première année pleine d’apprentissages et de rodages, Maha Farah Elmir et Olivier Bissonnette-Lavoie sont satisfaits de leur travail, un sentiment reflété dans la communauté.
En démarrant leur propre ferme, le duo voulait se concentrer sur les paniers d’hiver pour pallier « un trou au niveau de l’accessibilité des légumes locaux et biologiques [durant cette saison], » soutient Olivier Bissonnette-Lavoie. L’engouement pour l’offre de la Ferme des rhizomes était effectivement au rendez-vous dès le début, leurs abonnements étant complets. « On est content d’avoir répondu à un besoin, » dit-il.
Alimentation sans contraintes
« Ce n’est pas vrai qu’il n’y a rien à manger aux mois de janvier ou de février au Québec, au niveau local, » affirme le maraîcher, pour qui les projets comme le sien amènent à « renouer avec des aliments qu’on avait délaissés, oubliés. »
Selon Olivier Bissonnette-Lavoie, en choisissant une alimentation adaptée au climat, les abonnés aux paniers d’hiver se rendaient compte que celle-ci n’imposait pas de contraintes à leurs habitudes culinaires, et qu’au contraire, elle l’enrichissait. Que ce soient des patates, des betteraves ou des carottes, « les légumes sont plus goûteux, ils sont frais, et ils n’ont pas fait 2000 kilomètres » pour se rendre sur nos tables. Le chou-rave aurait d’ailleurs été une découverte particulièrement populaire auprès des abonnés.
Charge de travail
Un autre aspect de la culture de légumes d’hiver qui attirait les propriétaires de la Ferme des rhizomes est la charge de travail plus répartie, comparativement à l’agriculture d’été. Maha Farah Elmir et Olivier Bissonnette-Lavoie ont tous les deux travaillé à de telles fermes par le passé. Ce dernier explique que pour faire des paniers d’été, il faut « cultiver dans le champ, et en même temps, récolter [les aliments], les laver, et en faire la commercialisation. Tout ça étant concentré [en une saison], c’est une charge de travail énorme. »
Cet hiver a tout de même été « rock and roll » pour le duo puisque celui-ci devait jongler des emplois à temps partiel et un enfant dépourvu de garderie. Cependant, Olivier Bissonnette-Lavoie maintient que le travail de sa ferme en tant que tel « était très tolérable, parce qu’il faut juste laver les légumes, les rendre présentables, faire quelques livraisons à des restaurants et épiceries, puis être présent pour la journée des paniers, toutes les deux semaines. »
Grandir tranquillement
La Ferme des rhizomes souhaite agrandir son offre pour l’hiver prochain. Actuellement, le couple vend des légumes de conservation et des micropousses, mais prévoit ajouter de la verdure à ses paniers. Pour ce faire, deux serres « sans gel » seront bâties ce printemps pour donner lieu à la culture de roquette, de chou frisé, de laitue et de variétés d’épices qui seront récoltées tout au long de la saison froide.
Les maraîchers envisagent également d’ajouter un point de chute à La Pocatière, en plus de celui situé sur place, à Saint-Pascal. Olivier Bissonnette-Lavoie admet que l’offre de sa ferme grandira « tranquillement pas vite, pour ne pas prendre de trop grosses bouchées. »
Les personnes intéressées à profiter des paniers d’hiver de la Ferme des rhizomes pour la saison 2023-2024 peuvent s’inscrire sur la liste d’attente au www.fermedesrhizomes.com/paniers-d-hiver.