Un service vétérinaire à domicile verra bientôt le jour dans le Kamouraska. Communo-Vet, composé des vétérinaires Aryane Maltais et Florence Grégoire-Jacques, et de la gestionnaire Hélène Méthot, a pour but de rendre accessibles les soins pour animaux domestiques.
Si vous avez des animaux domestiques, vous l’avez sûrement remarqué : les cliniques vétérinaires sont pleines à craquer. Hélène Méthot estime que de Matane à Beaumont, presqu’aucune clinique ne prend de nouveaux clients. Il n’est d’ailleurs pas toujours possible de s’inscrire sur une liste d’attente. S’il arrive une urgence, les propriétaires et leur animal doivent généralement se rendre à Daubigny, une clinique à Québec où on peut s’attendre à des délais ressemblant à ceux des salles d’urgence dans les hôpitaux.
Aller chercher des soins pour sa boule de poils implique donc souvent de prendre une journée de congé, s’inquiète la gestionnaire. Avec le service à domicile, les propriétaires et leur animal pourraient donc « vaquer à leurs occupations jusqu’à la seconde près où arrive la vétérinaire ».
En plus de faire gagner du temps, cette méthode réduit le stress pour tout le monde. « Le fait que le chat est chez lui, même s’il est frileux de se faire manipuler, il sera beaucoup moins frileux parce qu’il n’est ni passé par la voiture, ni par la salle d’attente. Il est juste passé par « J’ai mangé mes croquettes ce matin et ah! il y a une nouvelle personne qui est rentrée dans la maison et elle va me flatter un petit peu » », relate Aryane Maltais. Elle se désole du fait que certaines personnes évitent carrément d’aller consulter les vétérinaires, parce qu’elles « ne veulent pas vivre la situation où leur animal est agressif, et qu’il y ait des conséquences reliées au fait qu’il ait des comportements agressifs liés au stress ». La vétérinaire explique que certains animaux doivent prendre des calmants avant de se rendre dans les cliniques, « sinon c’est difficile pour eux, et pour nous ».
La consultation à domicile comporte des avantages au-delà de la réduction du stress. Voir l’animal dans son environnement permettra de faire des recommandations personnalisées. « Est-ce qu’il vit dans un petit milieu avec plusieurs animaux? Ou plutôt est-il seul avec un grand terrain où il peut courir dans la forêt, ce qui pourrait générer d’autres types de problèmes? », imagine Aryane Maltais.
Accessibilité financière
Une autre des préoccupations qui ont mené au projet Communo-Vet est celle du coût des soins animaliers. La « population générale » pourra accéder aux soins à un prix « régulier », c’est-à-dire à un tarif comparable à celui d’autres cliniques vétérinaires (84,75 $ pour une consultation, excluant les frais de déplacement). Toutefois, Hélène Méthot soutient que tous les profits générés par ces consultations serviront au volet communautaire, « pour que des gens avec des capacités financières plus limitées aient accès aux mêmes services, à moindre coût ou gratuits. On vise des personnes plus vulnérables, comme les gens âgés, les personnes malades ou en fin de vie, et les familles à faible revenu.
L’organisme à but non lucratif a d’ailleurs été lauréat d’un prix du Défi OSEntreprendre Bas-Saint-Laurent à l’échelon local, dans la catégorie économie sociale du volet création d’entreprise.
Fonctionnement
À son ouverture, prévue pour le début de l’été, Communo-Vet offrira des soins de base non urgents comme les vaccins, la vermifugation, les prises de sang, ou encore l’euthanasie. Les deux vétérinaires à temps plein sillonneront principalement les MRC de Kamouraska et de Rivière-du-Loup, accompagnées de leur valise de médecine et autres matériaux et outils de base.
Hélène Méthot mentionne que l’équipe a déjà « douze millions d’idées de développement » du service, dont la possibilité d’accueillir des vétérinaires œuvrant dans d’autres régions, ou encore d’intégrer du personnel plutôt orienté vers la santé humaine, « dans le souci d’offrir des services complémentaires pour les gens dans le besoin ».