Pendant la nuit du 19 au 20 mai dernier, aucune ambulance n’était disponible pour desservir la population de L’Islet-Nord, une situation dénoncée par la Fraternité des travailleurs et travailleuses du préhospitalier du Québec de la section locale 7300 du SCFP (FTPQ). Pour la population de L’Islet-Nord, il ne s’agit pas de la première rupture de service.
Les paramédics de Saint-Jean-Port-Joli sont toujours déployés dans le cadre d’un horaire de faction leur demandant une disponibilité au travail de 24 h sur 24, et ce, pendant sept jours consécutifs. Les règles de la CNESST exigent que les paramédics soient retirés de la route pour une durée de huit heures, afin qu’ils puissent récupérer, lorsqu’ils sont trop sollicités.
Jumelés à la pénurie de main-d’œuvre, ces horaires beaucoup moins attractifs et des conditions de travail moins invitantes auraient empêché l’entreprise privée Paraxion de trouver une relève aux paramédics forcés de se retirer, alors que les autres ambulances disponibles pour assurer le service sont à plus de 30 minutes de route.
« N’eût été l’entêtement du gouvernement du Québec, cet horaire, et les périodes de découverture ambulancière subies par la population de la MRC de L’Islet-Nord, seraient chose du passé, puisqu’une conversion d’horaire est déjà réclamée à cet effet par la FTPQ », a expliqué M. Stéphane Lévesque, vice-président provincial de la FTPQ et paramédic à Saint-Jean-Port-Joli.
Cette demande, rappelons-le, a été appuyée par l’ensemble des municipalités de la MRC de L’Islet par voie de résolution au cours des dernières années.
Des résultats souhaités
Le vice-président provincial local de la FTPQ se dit également lassé des rencontres qui n’ont que pour résultat le statu quo.
« La liste de nos employés à temps partiel n’est pas très garnie, et ça se comprend, car les horaires sont désormais réguliers pour les paramédics à Montmagny et à La Pocatière, alors que nous, à Saint-Jean-Port-Joli, nous sommes encore sur des horaires de faction. Je souhaite qu’une annonce soit faite le plus rapidement possible pour notre secteur, afin qu’on soit plus attrayant pour les prochaines cohortes de finissants », a ajouté M. Lévesque.
Ce dernier estime d’ailleurs que la situation, avec un peu de volonté politique, pourrait se régler aisément.
« Le premier ministre François Legault nous dit que la décision de donner une augmentation de salaire totalisant 3,75 M$ par année aux députés de l’Assemblée nationale est difficile. J’aimerais lui proposer une décision beaucoup plus facile : convertir l’horaire de faction des paramédics de notre région, pour 800 000 $ par année », a renchéri M. Lévesque.
Le représentant syndical aimerait également que la préfète de la MRC de L’Islet, Mme Anne Caron, s’implique davantage dans le dossier car, dit-il, « elle a un important rôle à jouer pour faire avancer cet enjeu au niveau politique. C’est un problème régional! »