Du jamais vu. Les 388 chambres des résidences du Cégep de La Pocatière, autant sur la 4e Avenue que sur la 13e Avenue, seront toutes occupées lors de la prochaine année scolaire. À contrecœur, l’établissement collégial a même dû montrer la porte à des locataires de longue date.
La directrice générale du Cégep de La Pocatière, Marie-Claude Deschênes, comprend encore difficilement comment cette situation a pu survenir. La demande pour une chambre dans les résidences du Cégep de La Pocatière et de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec est telle qu’elle a dû demander à des travailleurs hébergés depuis quelques années de trouver un autre logis pour laisser toute la place aux étudiants.
« Se peut-il que l’offre en logements ait diminué dans la ville? », questionne la directrice générale. Car malgré des hausses d’inscriptions remarquées dans certains programmes d’études l’automne dernier – comme soins infirmiers et technologie du génie physique –, le Cégep de La Pocatière n’attend pas davantage d’étudiants entre ses murs pour la prochaine année scolaire.
Elle reconnaît néanmoins que les bourses Parcours, annoncées l’an dernier, y sont peut-être pour quelque chose. Celles-ci offrent aux étudiants de faire leurs études collégiales dans un cégep éloigné de leur domicile, en échange d’une somme de 7500 $ sur une base annuelle pour la durée normale du programme d’études.
En novembre dernier, Le Placoteux rapportait qu’ils étaient 84 à s’être prévalus de cette bourse qui s’applique aux étudiants résidant à plus de 60 km du Cégep de La Pocatière, et dont le programme d’étude n’est pas offert dans un cégep de leur région d’origine.
Surpris
À la Ville de La Pocatière, le maire Vincent Bérubé a avoué être surpris lorsque Le Placoteux lui a appris la nouvelle. « Ce n’était pas le même scénario l’an dernier », a-t-il rappelé.
La pénurie de logements, une réalité déjà bien documentée dans la région, n’est sûrement pas étrangère à la situation, selon lui. « Est-ce possible que des propriétaires qui louaient à étudiants aient décidé de se tourner vers des travailleurs, car la demande est constante toute l’année? »
Avant même d’avoir parlé de l’enjeu avec la directrice générale du Cégep, il croit que la situation pourrait devenir préoccupante dans le futur, alors que la Ville joue la carte de l’attractivité, autant pour les familles que pour les travailleurs et les étudiants, dans une nouvelle vidéo promotionnelle.
Deux projets de construction d’immeubles à logements sont dans les cartons à court terme, a-t-il tenu à rappeler. L’un aurait huit appartements, alors que l’autre en aurait douze. « Mais ça serait surprenant que ça soit des loyers à “prix étudiants” », reconnaît le maire.
Solutions
Loin de demeurer les bras croisés, le Cégep de La Pocatière est déjà en mode solution. Un de ses immeubles locatifs de la 13e Avenue, fermé depuis environ dix ans, sera rénové au courant de la prochaine année.
« On utilise nos fonds. À terme, ça ajoutera 25 places supplémentaires à notre offre », dit-elle. Des rénovations similaires ont été effectuées dans des immeubles adjacents ces dernières années, dont un dans les derniers mois qui sera occupé dès la rentrée.
À Montmagny, où le Cégep a un centre d’études collégiales, et où la demande est aussi au rendez-vous pour de l’hébergement, un projet d’immeuble de 25 places est dans les cartons. « On n’a pas d’autre choix que d’accélérer nos rénovations. C’est la seule façon pour nous d’être en mesure de mieux accueillir les étudiants qui veulent étudier chez nous. »