Des milliers d’arbres plantés au Kamouraska

L’implantation de haies brise-vent et la plantation de bandes riveraines font partie des aménagements mis en place.

D’ici l’automne 2023, près de 7000 arbres et arbustes auront été plantés dans la plaine agricole du Kamouraska, afin de favoriser le rétablissement de la connectivité faunique essentielle à la survie des populations animales.

Le projet Mise en place de corridors fauniques au Kamouraska, piloté par l’Organisme de bassins versants de Kamouraska, L’Islet et Rivière-du-Loup (Obakir), est presque terminé. Il aura duré un peu plus de trois ans (2019-2023) et permis l’implantation de plus de 25 kilomètres d’aménagements agroenvironnementaux durables favorisant la biodiversité.

« Notre objectif était d’établir des corridors fauniques dans la plaine agricole du Kamouraska, où la diminution et l’isolement des boisés affectent la biodiversité. Nous voulions relier ces boisés entre eux. Le rétablissement de la connectivité favorise les corridors de migration, et crée des aires d’alimentation et de reproduction indispensables à la survie des animaux », explique Antoine Plourde-Rouleau, directeur général d’Obakir, qui précise que le programme Prime-Vert du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) a été utilisé par les entreprises agricoles participantes. Ce programme finance des aménagements agroforestiers à la hauteur de 90 % des coûts lorsqu’un projet s’inscrit dans une démarche collective, ce qui est le cas pour ce projet.

Des secteurs plus propices

Le projet a débuté par l’identification des secteurs les plus propices à la restauration de corridors fauniques. « Comme organisme de bassins versants, notre rôle a été de faire du démarchage avec Obakir et notre partenaire, le Groupe conseil agricole de la Côte-du-Sud, pour aller à la rencontre des agriculteurs des zones ciblées afin de leur expliquer l’importance des habitats fauniques en milieu agricole, ainsi que les bénéfices agroenvironnementaux générés par les aménagements agroforestiers », précise M. Plourde-Rouleau.

Douze producteurs impliqués

Douze producteurs agricoles ont accepté de participer au projet et d’accueillir de nouveaux aménagements sur leurs terres. Pour la planification et l’implantation des arbres et des arbustes, Obakir a également pu compter sur l’expertise de Biopterre, de l’Organisme de bassins versants de la Côte-du-Sud, du Groupement forestier Grand-Portage, et d’Arbre-Évolution.

« Nous avons travaillé sur une trentaine de kilomètres pour la mise en place de haies brise-vent ou de bandes riveraines. Pour mettre en place des corridors, nous avons ciblé des voisins, ce qui devrait faciliter le déplacement de plusieurs espèces fauniques à l’intérieur même des parcelles agricoles. Par exemple, nous avons des abeilles indigènes au Québec qui n’ont pas une très grande capacité de déplacement », souligne le directeur général d’Obakir.

« Nous avons ciblé les municipalités côtières situées dans la plaine agricole », ajoute-t-il. Des interventions ont ainsi été faites à La Pocatière, Kamouraska, Rivière-Ouelle et Saint-Denis-De La Bouteillerie.

Haies brise-vent et bandes riveraines

L’implantation de haies brise-vent et la plantation de bandes riveraines font partie des aménagements mis en place. Ceux-ci contribuent à la protection des cultures pérennes contre les rigueurs de l’hiver, à la diminution de l’érosion éolienne, à la protection des bandes riveraines, à la recharge de la nappe phréatique, et à la création d’habitats pour les auxiliaires de culture; un plus pour les agriculteurs.

Avec le temps, les insectes, les pollinisateurs et les oiseaux champêtres reviendront en plus grand nombre habiter les lieux, tandis que les petits et gros mammifères, tel le cerf de Virginie, bénéficieront des habitats ainsi créés pour se déplacer, s’alimenter et réagir plus rapidement aux changements environnementaux.

Une suite prévue

Une deuxième phase est prévue. « L’objectif de départ, c’était de créer un réseau de partenaires, et de les accompagner afin qu’ils deviennent indépendants dans leur volonté d’offrir ce service-là auprès des groupes-conseils agricoles. Biopterre nous a conseillés pour le choix des végétaux en fonction des sites », ajoute Antoine Plourde-Rouleau.

Le projet Mise en place de corridors fauniques au Kamouraska a été rendu possible grâce au soutien financier du Plan d’action de l’approche régionale du MAPAQ.

Collaboration spéciale : Alexandre D’Astous

Douze producteurs agricoles ont accepté de participer au projet et d’accueillir de nouveaux aménagements sur leurs terres.