Saint-Pascal : Son bouvillon éventré par un ours

Daniel Lajoie pointe l’endroit où la carcasse éventrée de son bouvillon a été retrouvée. Photo : Maxime Paradis

Une scène digne de la série The Walking Dead. Un producteur de bovins de boucherie de Sainte-Hélène-de-Kamouraska a découvert un de ses bouvillons éventré visiblement par un ours, le 15 août en matinée, sur une de ses terres de Saint-Pascal.

« Je n’ai jamais vu ça de ma vie », a indiqué Daniel Lajoie de la ferme Élevage du petit veau, lorsqu’il a été rencontré par Le Placoteux en fin d’après-midi, le jour même de l’attaque. « Il devait être entre 8 h 30 et 9 h lorsqu’on a trouvé la carcasse dans le champ. Le veau avait encore du lait dans l’estomac et il n’était pas raide, donc l’attaque devait être récente, moins de trois heures, je dirais », poursuit l’éleveur, qui estime qu’un ours en est l’auteur.

Il arrive à ce constat en raison des traces de griffes qu’il a décelées dans la chair de la carcasse, et parce qu’il y a plusieurs endroits où le foin a été écrasé dans le champ à proximité, ce qui laisse croire qu’une famille y séjournait. Selon lui, il est possible que son veau, né en avril dernier et qui pesait environ 450 lb, ait approché des oursons alors que leur mère n’était pas loin. Par instinct, elle se serait portée à la défense de ses petits en s’attaquant au bouvillon.

« Mes bêtes ne sont pas farouches. Elles viennent nous voir naturellement quand on entre dans l’enclos. Je ne serais pas surpris que le veau ait approché un ourson bien innocemment », spécule-t-il.

Des ours, vraiment?

Basée à Sainte-Hélène-de-Kamouraska, la ferme Élevage du petit veau dispose d’un troupeau d’une cinquantaine de mères avec leurs petits dans le Rang 2 de Saint-Pascal, peu avant la limite avec Saint-Germain-de-Kamouraska. Même si sa terre est ceinturée d’une clôture électrique, Daniel Lajoie croit que des oursons auraient très bien pu passer en dessous pour accéder au milieu du champ, où l’attaque s’est produite. Des poteaux d’acier crochis ont quant à eux été découverts, ce qui pourrait très bien être l’œuvre de la maman ourse, pense-t-il. « Mais je vous avoue bien sincèrement que je ne comprends pas d’où ils [les ours] sont arrivés », enchaîne Daniel Lajoie.

Outre un petit boisé à proximité, et la montagne à Plourde plus au nord, la terre de Daniel Lajoie est tout sauf en milieu sauvage. Elle est ceinturée du Rang 2 au nord, de champs à l’est et à l’ouest, et de l’autoroute 20 au sud. Les milieux urbanisés de Saint-Germain-de-Kamouraska, Sainte-Hélène-de-Kamouraska et Saint-Pascal ne sont pas très loin non plus. Selon l’agent de protection de la faune contacté par l’éleveur, il serait possible qu’une famille d’ours ait été de passage. Il aurait recommandé à Daniel Lajoie de rentrer ses animaux pour la nuit. « Ce n’est pas possible, ici, je n’ai pas les bâtiments pour ça. Je les garde au pâturage à l’année », mentionne-t-il.

L’éleveur évalue la perte à au moins 2500 $, ce dont il se serait bien passé dans le contexte actuel difficile dans le milieu agricole, exacerbé par l’inflation et la météo. « La perte est importante, c’est sûr, mais j’appelle surtout à la vigilance. Si c’est bel et bien des ours, les gens du secteur et les autres éleveurs du coin doivent être prudents. »