Nicole Généreux, mairesse de Saint-Denis-De La Bouteillerie, brille depuis juillet dernier parmi les meilleures athlètes féminines au monde en triathlon, chez les 60-64 ans. Forte d’une huitième position obtenue au Championnat du monde, Nicole Généreux a pris sa revanche sur elle-même, démontrant au passage une ténacité hors du commun.
Le triathlon est une discipline sportive d’endurance, qui oblige le concurrent à enchaîner natation, vélo et course, dans cet ordre. La distance de chacune de ces épreuves varie selon la sous-catégorie dans laquelle le triathlonien évolue. Dans le cas de Nicole Généreux, elle était inscrite au sprint, ce qui l’obligeait à réaliser 750 m de natation, 20 km de vélo, et 5 km à la course à pied.
« Je m’étais donné certains objectifs à atteindre, comme réaliser l’ensemble de mon parcours en moins d’une heure vingt minutes, terminer dans le top dix mondial, et ne pas me blesser avant la compétition, ni pendant. »
Le Championnat du monde de triathlon s’est déroulé le 14 juillet dernier à Hambourg, en Allemagne. Nicole Généreux s’est qualifiée pour représenter le Canada dans sa catégorie d’âge, un an auparavant.
Depuis l’hiver dernier, elle s’entraînait six jours sur sept, pour un total de huit heures trente minutes à neuf heures par semaine. Le quadrilatère formé par la rue Raymond et le chemin de la Grève ouest à Saint-Denis-De La Bouteillerie a constitué son principal terrain de jeu.
« J’ai suivi le plan d’un coach à la lettre. Pour le volet natation, c’était un peu plus compliqué avec la piscine du cégep de La Pocatière, cette année. Je me suis donc acheté un wet suit, et je me suis trempée à quelques reprises dans le fleuve et dans le lac Saint-Pierre à Mont-Carmel », avoue-t-elle.
Cette fameuse combinaison isothermique, qu’elle a finalement choisi de ne pas revêtir une fois à Hambourg, est ce qui lui a permis de rattraper le retard qu’elle avait accumulé en début de compétition face à d’autres nageuses, lors de sa transition entre la natation et le vélo.
Nicole Généreux a ensuite enchaîné les autres épreuves en réalisant ses meilleurs temps à vie : 35 minutes pour le vélo et moins de 25 minutes pour la course. Elle a finalement terminé la compétition en huitième position sur soixante et une participantes, avec un temps d’une heure dix-neuf minutes et quarante et une secondes.
Rendez-vous avec soi-même
De nature sportive depuis toujours, Nicole Généreux flirtait déjà avec le triathlon dans la jeune vingtaine, au début des années 1980, alors que la discipline était beaucoup moins populaire qu’aujourd’hui.
Ce n’est qu’au début de la cinquantaine, alors qu’elle habitait la région d’Ottawa, qu’elle s’est remise sérieusement à la chose, se classant parmi les meilleures au Québec dans sa catégorie d’âge lors de compétitions.
« Je m’étais qualifiée pour le Championnat du monde en Nouvelle-Zélande, mais un mois avant de partir, je me suis blessée. J’ai compétitionné quand même, pensant que je ferais le top 10, mais j’ai finalement terminé seizième. Cette année, je m’étais comme donné rendez-vous avec moi-même », avoue-t-elle.
Ses objectifs atteints, Nicole Généreux ne ferme pas la porte à une autre compétition de triathlon dans quelques années, « le temps qu’elle change de catégorie d’âge », ce qui l’avantagerait en étant parmi les plus jeunes. Le fait de se fixer des objectifs de la sorte la motive et lui donne envie de se lever tous les matins, dit-elle.
« Mon souhait n’est pas de demeurer jeune, c’est impossible, on vieillit tous, c’est inévitable. Je ne veux pas ralentir mon vieillissement non plus, mais seulement demeurer en santé. Trouver l’équilibre entre la performance, le plaisir et la santé, c’est ça le secret. »
Nicole Généreux avait choisi de ne pas revêtir sa combinaison de plongée pour le volet natation.