Les MRC disposaient déjà de données leur permettant d’identifier des zones inondables sur leur territoire. L’entreprise Geosapiens de Québec fait aujourd’hui un pas supplémentaire à cet égard, par le lancement d’une cartographie complète et exhaustive des risques d’inondation au Québec. Dans Kamouraska-L’Islet, l’outil serait même utile pour évaluer les risques de submersion côtière.
Geosapiens est une entreprise spécialisée dans la modélisation et la simulation d’inondations à partir de données empiriques, afin d’en évaluer les risques de récurrence. Ses clients sont principalement les compagnies d’assurances, les paliers de gouvernement supérieurs et les municipalités.
« Avoir les bonnes données au bon moment permet de prendre de meilleures décisions lors de situations d’urgence, ou encore d’agir préventivement en gestion du risque », a expliqué le PDG de l’entreprise, Hachem Agili.
À partir de données topographiques fournies par les gouvernements, de données climatiques passées, et de données relatives à l’occupation du territoire en zones agricoles, urbaines ou forestières, Geosapiens a été en mesure de créer une cartographie du Québec présentant les zones à risque d’inondation fluviale (fleuve et rivières) et côtière, et d’évaluer la probabilité de répétition de ces événements sur une période de 2 à 1500 ans.
Cette cartographie est à ce point unique et précise qu’elle étend l’évaluation des probabilités d’inondation à tous les bassins versants du Québec, grâce à un modèle hydrologique de pointe développé par l’entreprise.
« La force de la cartographie est qu’elle apporte une information très visuelle sur l’étendue potentielle d’une inondation. Et ce que notre modélisation est aussi en mesure de fournir, c’est la variation de la profondeur de l’eau à laquelle on peut s’attendre d’un endroit à l’autre, et qui fait que le niveau de risque d’une zone sera peut-être plus important, peu importe sa distance, par rapport au cours d’eau le plus proche », ajoute le PDG.
Modélisation côtière
La modélisation côtière fournie par l’outil est un autre élément distinctif de l’approche développée par Geosapiens. Les ondes de tempête, qui se produisent souvent à l’automne ou au printemps, lorsque les vents sont puissants et la marée particulièrement haute, sont de plus en plus récurrentes dans l’Est-du-Québec.
Hachem Agili croit que le modèle développé par son entreprise apportera des réponses supplémentaires aux zones sensibles à cette réalité, notamment dans les MRC de Kamouraska et de L’Islet, où des phénomènes de ce type ont déjà causé d’importants dommages par le passé.
« Il y a un grand engouement de la part des gouvernements et de la population pour avoir accès à ces données. Toute l’industrie immobilière, les firmes d’ingénierie et même le secteur bancaire souhaitent y avoir accès », poursuit-il.
Pour le moment, la simple divulgation de leur cartographie n’a pas manqué de susciter l’intérêt de plusieurs municipalités du Québec, déjà parmi les principaux clients de l’entreprise dans le bassin versant de la rivière des Outaouais.
« Démocratiser ces données à plus grande échelle serait naturellement la prochaine étape à franchir pour Geosapiens », a conclu le PDG.