Des dizaines de milliers d’enseignants et d’employés de la santé ont manifesté partout en province leur mécontentement, lundi matin, devant leurs édifices respectifs. Le Front commun a ainsi profité d’une première demi-journée de débrayage puisque les quatre grandes centrales syndicales impliquées (CSQ, CSN, l’APTS et FTQ), représentant approximativement 420 000 travailleurs œuvrant pour l’État québécois, ont récemment voté à 95% pour un mandat de grève.
À l’École secondaire Chanoine-Beaudet de Saint-Pascal, une centaine d’enseignants brandissaient des pancartes affirmant leur appartenance au front commun, alors que plusieurs employés de la santé du CLSC, édifice situé sur l’avenue Martin à proximité de l’établissement scolaire, réalisaient le même exercice, fatigués de ne pas être écoutés « légitimement » par le gouvernement.
« On est là ce matin pour envoyer un message clair au gouvernement de François Legault afin que les négociations avancent et que ça se règle, car actuellement, ça ne bouge pas aux tables de négociation », a déclaré au Placoteux Joseph Chouinard-Pelletier, conseiller pédagogique et délégué syndical pour le Syndicat du personnel professionnel de l’Éducation du Grand-Portage.
Outre l’aspect salarial, du côté des enseignants on demande l’ajout de ressources spécialisées, l’agrandissement de certaines classes, ainsi qu’une charge de travail moins lourde. En somme, les syndiqués demandent de meilleures conditions de travail.
« On a une nouvelle offre qui n’est pas grand-chose, et qui est finalement de la poudre aux yeux. Il n’y a rien sur la retraite, puisqu’on cherche à nous attacher jusqu’à 65 ans dans nos jobs, ce qui n’est pas très acceptable. Toutefois, l’enjeu principal, selon moi, ce sont les conditions de travail ici en région puisqu’il y a surcharge dans le travail, de sorte qu’il y a une pression supplémentaire qui s’exerce sur les enseignants », a ajouté M. Chouinard-Pelletier.
Qui plus est, toujours selon le délégué syndical local, la récente proposition du Conseil du Trésor — qui offrait une hausse salariale de 9 % à 10,3 % sur cinq ans, accompagnée d’un montant forfaitaire de 1000 $ — n’est pas suffisante pour combler l’inflation présente.
« Nous sommes nettement en deçà de l’inflation avec l’offre patronale ».
D’autres journées de grève prévues
La CSQ, la CSN, l’APTS et la FTQ ont également annoncé lundi matin que si les négociations avec le gouvernement de la CAQ demeuraient dans l’impasse, il y aurait trois jours de grève consécutifs partout au Québec, soit du 21 au 23 novembre prochains. Ainsi, pendant 72 heures d’affilée, plusieurs établissements de juridiction provinciale seraient fermés.
Des débrayages pour le personnel infirmier sont aussi prévus les 8 et 9 novembre prochains à la FIQ, alors que les enseignants de la FAE promettent une grève générale illimitée à compter du 23 novembre s’il n’y a aucun progrès significatif à la table de négociation concernant leurs demandes.