J’ai occupé le poste de directeur général du Cégep de La Pocatière de 2007 à 2015. J’étais en fonction pendant la grande période d’austérité du gouvernement Couillard.
Alors que le Cégep ne s’en tirait pas trop mal, une énorme chape de plomb s’abattait sur l’ITA de l’époque. Dans ma compréhension et ma façon de travailler, il ne faisait aucun doute que les deux établissements partageaient la même mission d’enseignement collégial, avec les mêmes règles gouvernementales à respecter.
Je me demandais, et je me demande toujours, pourquoi la formation générale ne pourrait pas être enseignée par une même équipe d’enseignants; pourquoi les infrastructures ne pourraient-elles faire l’objet d’un plus grand partage, notamment dans le domaine animalier que nous partageons.
Avec Marie-Claude Deschênes, actuelle dirigeante, nous avons multiplié les démarches pour convaincre le gouvernement et le milieu de la logique en gain d’efficacité pour La Pocatière de compter sur une seule institution collégiale bonifiée. Nous nous sommes toutefois butés à un mur de corporatisme et de protection des chasses gardées. L’ITA continuerait de suffoquer sous sa chape de plomb.
Avec une nouvelle crise qui pointe à l’horizon et la perte de contrôle du milieu sur l’avenir de l’ITAQ de La Pocatière, la nomination d’une direction locale ne fera que retarder son déclin. Seule une union avec le Cégep dans une seule institution peut garantir son avenir à long terme.
Dans les faits, il n’y a qu’un seul cégep à La Pocatière, et il comprend l’ITAQ et le Cégep. Ils ont la même mission : ils prodiguent le même enseignement général et des programmes techniques. Il faut cesser le corporatisme, et prendre des décisions dans une logique inéluctable.
Le temps des changements est arrivé. La Pocatière doit prendre localement le contrôle de ses institutions collégiales, et la solution est très facile à trouver, mais difficile à appliquer.
Claude Harvey, ex-directeur général du Cégep de La Pocatière