Des nuages menaçants s’accumulent au-dessus de nos têtes au début de cette nouvelle année 2024.
La guerre
D’abord, les guerres, les bruits de guerre, les affrontements et le bruit des armes font rage un peu partout, et risquent de s’étendre. Il y a l’Ukraine et Israël, il y a Taïwan, il y a l’Afrique centrale, l’Éthiopie, le Yémen. Il y a l’axe Chine-Russie-Iran-Turquie, et pays arabes-Inde-Amérique latine, l’Afrique versus l’axe États-Unis–Canada–Europe–Australie, Japon-Scandinavie et pays baltes. L’Occident repu est confronté au reste du monde affamé qui s’éveille.
Le climat
Au même moment, le dérèglement du climat provoque des catastrophes écologiques et humanitaires qui prennent rapidement de l’ampleur partout sur la planète, et s’avèrent de plus en plus coûteuses : sécheresses, famines, pénurie d’eau, feux, canicules, tempêtes, inondations, érosion, réchauffement de l’océan et des cours d’eau. Toutes ces catastrophes s’ajoutent à la pollution, à la destruction de la biodiversité et des ressources non renouvelables, et font entrevoir le pire. Les États semblent de plus en plus incapables de prévenir ce qui s’en vient. À tel point qu’on a parfois l’impression d’en débattre pour rien, puisque les jeux sont faits et l’issue fatale.
L’immigration
Ces bouleversements provoquent des déplacements de population de plus en plus considérables : immigrants, réfugiés, migrants de toutes sortes se pressent aux frontières de l’Europe et de l’Amérique. Les frontières se ferment, des murs sont érigés, les lois sur l’immigration se durcissent (comme en France récemment), les camps de réfugiés se multiplient, l’itinérance se propage, le racisme prospère, le débat alimente les mouvements de droite qui revendiquent la priorité nationale, mais personne n’a de solution pour redonner espoir aux populations pauvres de ces pays où la jeunesse n’a pas d’avenir.
La démocratie
Face à cette incapacité des autorités à faire face à ces nouvelles conditions de vie, les leaders d’extrême droite ont la cote dans les populations, et se font élire ou risquent de l’être un peu partout dans des pays traditionnellement démocratiques : Italie, Pologne, Hongrie, Turquie, Scandinavie, Pays-Bas, Argentine, plusieurs pays d’Afrique centrale, et bientôt sans doute en Inde, en France, au Canada, et surtout aux États-Unis, où Trump risque de devenir une sorte d’Antéchrist. Si l’on ajoute à cette liste les pays totalitaires, électifs ou non, force est d’admettre que la démocratie est plus en danger que jamais.
Ailleurs, comme chez nous, c’est l’État social qui est débordé de toutes parts par la pénurie de main-d’œuvre, la dégradation des services publics, les défis de la transition écologique, la crise du logement, l’inflation, la fragmentation sociale provoquée par les communications virtuelles et une culture de l’individu tout-puissant. Les trois quarts de l’humanité iront aux urnes cette année, des États-Unis à l’Inde en passant par la Russie : tout est à craindre.
Big Brother
Le spectre qui se profile derrière ces nuages gris, c’est celui d’une poignée de maîtres du monde qui détiennent les codes et les données leur permettant de nous réduire tous au statut d’esclaves-consommateurs (la servitude volontaire) : ces maîtres d’internet et de l’intelligence artificielle, seigneurs des robots, sont aussi les seigneurs de la guerre et de l’apocalypse. On ne peut guère se fier à eux.
Les temps s’annoncent durs pour les jeunes qui grandissent, mais ils trouveront sans doute les ressources nécessaires pour faire face à la situation : l’être humain est un génie d’adaptation. Quant à nous, les vieux, il nous arrive de penser qu’heureusement, nous ne serons plus là…