Le CDBQ doit faire une croix sur un financement récurrent du MAPAQ

Le CDBQ à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Archives Le Placoteux.

Le Centre de développement bioalimentaire du Québec (CDBQ) ne pourra compter sur un financement récurrent du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec pour mieux soutenir ses activités de recherche. De passage au CDBQ, le ministre Lamontagne a été très clair à ce sujet : le MAPAQ n’a pas l’intention d’élargir « son écosystème ».

Ce combat mené par le défunt président Rosaire Ouellet et par l’ancien directeur général de l’établissement Charles Lavigne est pour ainsi dire mort dans l’œuf. Ceux-ci plaidaient pour une forme d’équité entre le CDBQ et d’autres centres de recherche du milieu agroalimentaires au Québec, bénéficiaires d’une forme d’aide financière récurrente qui leur permet de soutenir les activités de recherche internes de leurs établissements.

En marge d’une visite de l’entreprise FOUDUCOCHON à l’incubateur bioalimentaire du CDBQ, le 16 janvier, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation André Lamontagne a justifié ces formes de financement octroyées et maintenues auprès de certains centres de recherche comme étant l’héritage d’une époque aujourd’hui révolue.

« Le MAPAQ menait, il y a une trentaine d’années, plusieurs activités de recherche. Ces chercheurs ont depuis dérivé vers des centres de recherche, tout en demeurant liés au MAPAQ. Ils font en quelque sorte partie de l’écosystème de recherche du MAPAQ, et le Ministère n’a pas l’intention d’agrandir son écosystème qui est déjà assez large », a-t-il expliqué.

André Lamontagne a rappelé que le MAPAQ avait déjà une implication importante auprès du CDBQ par le biais des ententes existantes entre l’organisation et le campus pocatois de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ). Le partage d’équipements et d’espace fait dire au ministre qu’il s’agit là d’une contrepartie « importante », à défaut d’un financement récurrent pour la recherche.

Le président du CDBQ, Pascal-André Bisson, ne voit pas les choses du même angle. « Ce n’est pas du partage d’espace; ce montant couvre les services que l’on donne aux étudiants en Technologie des procédés et de la qualité des aliments, comme ceux que l’on offre au secteur privé », a-t-il déclaré.

En quête d’options

Le reste des propos du ministre Lamontagne n’avait toutefois rien de nouveau pour Pascal-André Bisson. L’organisation a en quelque sorte fait le deuil d’un financement provenant de la « direction de l’innovation » du MAPAQ depuis 2022. « Le Ministère a été clair, à ce moment qu’il ne voulait pas financer une nouvelle organisation qui viendrait amincir les pointes de tarte que le Conseil du trésor a déjà acceptées comme financement récurrent. »

Le président n’a pas jeté l’éponge pour autant. S’il sent que les portes semblent fermées à un financement récurrent, il reste toujours l’option de se coller davantage aux programmes d’aide financière déjà en vigueur, et qui pourraient répondre aux besoins en recherche des entreprises clientes du CDBQ.

Une étude de positionnement réalisée dernièrement doit aussi orienter le prochain plan quinquennal de l’organisation. Le CDBQ veut en quelque sorte savoir comment il se positionne au Québec par rapport à la concurrence, et les opportunités qu’il devrait saisir. Certaines conclusions pourraient d’ailleurs être dévoilées lors de la prochaine assemblée générale annuelle prévue au printemps.

Mathieu Rivest (à gauche), député de Côte-du-Sud, et André Lamontagne (à droite) ont rencontré Nathalie Joannette (au centre) de FOUDUCOCHON, dans les locaux de l’entreprise situés à l’incubateur bioalimentaire du CDBQ. Photo : Maxime Paradis