Nathalie Dubé ne sera pas seulement directrice générale de Saint-Pacôme et de Rivière-Ouelle. La Municipalité de Saint-Denis-De La Bouteillerie, sans direction générale depuis plusieurs mois, rejoint les deux autres municipalités afin de partager cette même ressource, qui sera appuyée par une direction adjointe supplémentaire à embaucher.
La mairesse Nicole Généreux n’a pas prononcé le mot soulagement, mais presque. Depuis plusieurs semaines, un directeur général par intérim, Jean D’Amour de Leva Stratégie, assumait le poste, le temps qu’une personne soit embauchée. Il avait auparavant tenu cette fonction dans pareil contexte à Saint-Joseph-de-Kamouraska. « Notre précédente directrice générale est partie à la retraite. On a cherché à la remplacer, mais on n’a jamais trouvé. Être maire durant six semaines sans direction générale, je vous assure que ce n’est pas facile », a déclaré Nicole Généreux.
Cette idée de partager la même directrice générale que Saint-Pacôme et Rivière-Ouelle était, semblerait-il, déjà dans l’air l’automne dernier, quand ces deux municipalités ont annoncé qu’elles emboîtaient le pas dans cette direction. Loin de vouloir fermer la porte à Saint-Denis-De La Bouteillerie, la mairesse de Saint-Pacôme, Louise Chamberland, et le maire de Rivière-Ouelle, Louis-Georges Simard, souhaitaient donner un peu de temps à ce nouveau fonctionnement avant d’ajouter un autre joueur. « Nicole revenait à la charge régulièrement. Comme l’intégration de nos deux municipalités s’est bien déroulée pour Nathalie, on a validé auprès d’elle, et elle était partante pour relever le défi. Au final, tout le monde y trouve son compte », explique Louise Chamberland.
Ressources humaines fragiles
Plus qu’une question de pénurie de main-d’œuvre, les petites municipalités sont confrontées à la réalité de la fragilité des ressources humaines, pas suffisamment nombreuses lorsqu’un départ survient, ou encore lorsque la maladie frappe un employé. À Saint-Denis-De La Bouteillerie, cette fragilité avait été soulevée le printemps dernier par un consultant externe mandaté par la Municipalité afin de dresser le diagnostic de l’organisation municipale. « Notre précédente directrice, qui nous a offert 14 ans de loyaux services, nous l’a aussi nommé à son départ qu’il fallait embaucher plus », poursuit Nicole Généreux.
Or, le marché de l’emploi actuel limite les possibilités, les municipalités s’arrachant souvent entre elles les ressources humaines spécialisées. La taxation municipale, afin d’offrir de meilleures conditions de travail aux employés municipaux, a aussi ses limites lorsqu’il est question de respecter la capacité de payer des citoyens. Reste le partage de ressources, comme c’est maintenant le cas pour Nathalie Dubé. Deux directions adjointes, avec chacune ses champs d’expertise bien précis, viennent en appui. Une troisième est maintenant à trouver avec l’ajout de Saint-Denis-De La Bouteillerie. L’ensemble de la démarche est financé par le programme de soutien à la coopération intermunicipale du Fonds régions et ruralité – volet 4 du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation.
Et les regroupements?
Malgré ce nouveau partage de ressources humaines, Saint-Denis-De La Bouteillerie, Rivière-Ouelle et Saint-Pacôme continuent d’étudier la possibilité d’un regroupement municipal avec La Pocatière, Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Saint-Onésime-d’Ixworth et Saint-Roch-des-Aulnaies. Advenant un regroupement municipal pour ces municipalités, le partage d’une même direction générale et d’adjoints aux compétences variées sera quelque chose qui aura déjà été expérimenté pour ces trois municipalités.
« L’étude de regroupement nous conforte d’agir de la sorte. Si le regroupement fonctionne, on aura des personnes qui vont travailler dans plus d’une municipalité. Ce que nous vivons, c’est peut-être une forme de répétition », suggère Louis-Georges Simard.
Le maire de Rivière-Ouelle est convaincu que ce qui est actuellement mis en branle dans les municipalités du Kamouraska (partage de ressources humaines, études de regroupements entre municipalités) est un aller sans retour. « Le défi des ressources humaines est trop grand pour revenir en arrière au Kamouraska. Si on n’évalue pas davantage les regroupements administratifs ou les fusions, on s’en va directement dans un mur de béton », conclut-il.