Le Comité exécutif de la Table régionale des élu·es municipaux du Bas-Saint-Laurent (TREMBSL) déplore le peu de leviers disponibles pour faire face aux grands enjeux régionaux dans le budget déposé par le ministre des Finances du Québec, Eric Girard.
Devant le contexte économique difficile, le ministre des Finances dépose un budget prudent, qui accorde une nette priorité à l’éducation. « C’est bien sûr un secteur dans lequel il y a d’importants rattrapages à faire. Ces investissements viennent aussi répondre à des besoins exprimés par nos communautés scolaires », a souligné Bruno Paradis, préfet de la MRC de La Mitis et président de la TREMBSL. « Les élu·es du Bas-Saint-Laurent comprennent ce choix, mais ils déplorent le peu de ressources allouées pour faire face aux autres grands défis socioéconomiques régionaux, dont la crise du logement, le sous-financement du transport collectif en région et la disparition des services de proximité dans nos milieux ruraux », ajoute-t-il.
En matière de transport, l’absence de mesures additionnelles pour le transport collectif déçoit. « La bonification des services de transport collectif au sein de nos municipalités, de nos MRC et à l’intérieur de la région est un levier essentiel au développement social et économique de nos territoires. En faisant le choix de ne pas investir dans ce secteur pour nos municipalités, le gouvernement limite notre capacité locale et régionale à réduire les émissions de GES et à lutter contre les changements climatiques », explique Philippe Guilbert, maire de Trois-Pistoles et vice-président de la TREMBSL.
Une autre déception majeure porte sur l’annonce d’un investissement de 50 M$ sur cinq ans pour soutenir le maintien des services de proximité dans les communautés rurales. « Bien que le gouvernement ait promis d’investir 470 M$ dans un programme de valorisation des cœurs de villages pour le développement et le maintien des services de proximité, la mesure annoncée au budget représente à peine 10 % de l’engagement initial, c’est très décevant », déplore Sylvie Blanchette, mairesse d’Amqui et membre de l’exécutif de la TREMBSL.
Au regard de la forêt, bien que les investissements annoncés ne répondent pas entièrement aux demandes de la région, ils ne causent pas non plus de pertes nettes. Concernant l’aménagement sur les terres publiques intramunicipales qui sont sous la responsabilité des MRC, la région a fait des demandes très claires au ministère des Ressources naturelles et des Forêts pour un rehaussement des sommes attribuées au programme d’aménagement durable des forêts, dont les nouvelles modalités ne sont pas encore annoncées. « Nos MRC sont dans l’impossibilité d’effectuer la séquence de travaux qui assure le renouvellement et l’évolution de la forêt sur la base des objectifs d’aménagement durable. Plusieurs MRC songent à se départir de cette responsabilité si le financement n’est pas majoré », souligne Bertin Denis, préfet de la MRC Les Basques et membre de la TREMBSL.
Les élu·es déplorent également le peu d’écoute du gouvernement quant aux préoccupations exprimées par les agriculteurs de leur région. « On espère que la consultation nationale menée récemment par le MAPAQ viendra corriger le tir. D’ici là, on accueille favorablement l’annonce d’un fonds d’investissement pour favoriser l’acquisition de terres par la relève agricole. C’est une mesure importante pour soutenir la vitalité de nos territoires dans un contexte d’inflation et d’accaparement des terres agricoles à des fins spéculatives », souligne Bruno Paradis. « Le 8 mars, c’est un cri du cœur qui a été lancé! L’agriculture est une richesse collective, elle mérite d’être valorisée et soutenue adéquatement. Au-delà des annonces budgétaires, le Québec a besoin de renouveler sa vision agricole et transmettre un message fort à ses régions en ce sens! » conclut-il.
Source : Table régionale des élu·es municipaux du Bas-Saint-Laurent