La forêt privée, moteur de nos collectivités

Maurice Veilleux, président, et Stéphane Forest, directeur général.

En prévision de sa 66e assemblée générale annuelle qui aura lieu le 7 mai prochain, le Syndicat des producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent (SPFBSL) offre un aperçu des sujets qui y seront traités.

L’année 2023 aura été placée sous le signe de l’abondance. En effet, les producteurs forestiers de la forêt privée ont livré un volume de bois, toutes essences confondues, de 1 314 999 mcs. Il s’agit donc d’une augmentation de 8,6 % par rapport à l’an dernier. En valeur monétaire, cela représente 105 800 000 $ par rapport à 96 525 140 $ en 2022. L’objectif est d’atteindre 1 500 000 mcs.

Les budgets d’aménagement ont nécessité plusieurs rencontres qui n’auront pas été vaines. Cependant, l’organisme attend toujours de connaître le pourcentage du budget qui sera attribué au Bas-Saint-Laurent à la suite de l’annonce d’une somme de 147 M$ sur cinq ans pour la forêt privée au Québec, dans le cadre du dépôt du budget Girard le 12 mars 2024.

La Table de réflexion sur l’avenir de la forêt a interpellé le Syndicat qui a présenté un mémoire à la ministre  Maïté Blanchette Vézina, afin qu’elle ait un portrait d’ensemble sur la situation de la forêt privée au Bas-Saint-Laurent. « Le Syndicat croit que les solutions doivent être régionalisées, et les budgets adaptés en conséquence. Nous avons informé la ministre que l’aménagement des forêts feuillues mixtes devrait être priorisé. Notre région a une particularité, celle d’avoir des usines qui achètent et transforment les feuillus, a précisé Maurice Veilleux, le président du SPFBSL. Nous attendons le rapport de consultation avec impatience. »

La Cellule d’urgence bois de sciage résineux, créée à la demande des producteurs forestiers en 2021, a aussi nécessité beaucoup de travail. Une entente sur un prix minimum avec le Groupe Lebel a finalement été conclue. Celle-ci protégera les producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent en cas de flambée des prix, comme en 2021 et 2022.

Rappelons que la mise en marché du bois de sciage volontaire a connu une augmentation de 27 %, pour un volume de 52 869 mcs en 2023, comparativement à 41 610 mcs en 2022. Le bois est livré tant aux usines de la région qu’à celles de l’extérieur. Le modèle d’affaires de la mise en marché volontaire des bois de sciage est équilibré, selon le nouveau directeur général Stéphane Forest, et sert à trouver le meilleur prix aux producteurs tout en respectant les approvisionnements des usines de la région.

Par ailleurs, au courant des prochains mois, le Syndicat devra travailler sur l’arrivée de la nouvelle norme très exigeante de zéro déforestation et sans dégradation de la forêt après le 31 décembre 2020, adoptée par l’Union européenne laquelle entrera en vigueur le 1er janvier 2025. La provenance des bois récoltés pour les usines devra alors permettre d’identifier le numéro de lot au cadastre au Québec, en plus de l’adresse du propriétaire du bois. Le ministère des Ressources naturelles et des Forêts travaille actuellement ce dossier.

Défis et perspectives 2024

La fiscalité foncière, les crédits carbone compensatoires, les milieux humides et hydriques, la tordeuse des bourgeons de l’épinette et la recherche de nouveaux marchés pour les bois retiendront notre attention en 2024 en tant que dossiers prioritaires.

De plus, sous l’égide du Syndicat, quelques dizaines de producteurs forestiers participeront, durant la saison estivale 2024, à un projet pilote avec la firme Forair de Lévis afin d’évaluer le potentiel de captation de carbone de certaines plantations pour éventuellement participer au marché réglementé du carbone (crédits compensatoires).

Enfin, le SPFBSL souligne le départ de Charles Edmond Landry après dix ans de loyaux services. Ce dernier a laissé sa place à Stéphane Forest, qui est entré en poste pour un transfert des dossiers en 2023, et est devenu officiellement directeur général le 22 janvier dernier.

Source : Syndicat des producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent