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L’omniprésence des écrans : Une réflexion nécessaire sur l’avenir des tout-petits

Les enfants sont exposés aux écrans dès leur très jeune âge. Photo : Kelly Sikkema, Unsplash

Une étude récente de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) révèle que les tout-petits sont de plus en plus exposés aux écrans dès leur jeune âge. Ce constat soulève d’importantes questions sur les impacts de cette réalité sur leur développement, des questions au cœur des préoccupations de la Commission parlementaire spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes, en cours au Québec.

« Ces données mettent en lumière l’urgence de réfléchir collectivement à l’encadrement de l’utilisation des écrans, particulièrement chez les enfants », affirme un membre de la Commission, qui estime que les parents, éducateurs et décideurs ont un rôle central à jouer.

Selon les résultats de l’étude, près de 90 % des enfants de deux à cinq ans utilisent régulièrement des écrans, un chiffre qui grimpe à 98 % chez les enfants de quatre à cinq ans. Cette utilisation est majoritairement consacrée à la télévision et aux vidéos en ligne. Si les écrans peuvent favoriser l’apprentissage et le divertissement lorsqu’ils sont utilisés de manière encadrée, une exposition excessive peut entraîner des effets négatifs sur le développement cognitif, social et émotionnel des enfants.

L’ISQ souligne qu’environ 44 % des enfants de 17 mois regardent la télévision tous les jours, et un tout-petit sur cinq (20 %) utilise quotidiennement un téléphone cellulaire. Ils passent en moyenne 1 h 23 par jour devant un écran, un chiffre qui dépasse les recommandations des spécialistes en santé publique. Ces derniers préconisent une utilisation limitée et supervisée, particulièrement avant l’âge de deux ans, une période cruciale pour le développement cérébral.

Le lien de cette étude avec les travaux de la Commission est évident. Cette dernière s’intéresse notamment aux habitudes des jeunes en matière de technologies, et aux impacts à long terme de celles-ci sur la santé mentale, les relations sociales et les apprentissages scolaires. Elle vise aussi à outiller les familles et les institutions pour encadrer ces usages de manière proactive.

Rôle des parents

L’une des principales préoccupations soulevées par l’étude est le rôle des parents dans la gestion du temps d’écran. Si la moitié des parents affirment imposer des limites claires, une proportion significative reconnaît avoir du mal à le faire, particulièrement dans un contexte où les écrans sont omniprésents dans les foyers.

« Ce n’est pas une question de diaboliser les écrans, mais de trouver un équilibre », insistent les experts, qui recommandent aux parents de privilégier des activités interactives, et de passer du temps de qualité sans technologie avec leurs enfants.

En renforçant l’importance de ses travaux, la Commission espère offrir des recommandations concrètes pour encadrer l’accès aux écrans, et sensibiliser davantage les familles québécoises aux enjeux liés à une exposition prolongée.