Le Québec a enregistré une croissance démographique sans précédent entre juillet 2023 et juillet 2024, avec une augmentation de 208 000 habitants qui porte la population totale à près de 9,1 millions. Ce taux d’accroissement de 23,2 pour mille est le plus élevé jamais enregistré depuis qu’on a commencé à colliger statistiques comparables en 1971-1972, surpassant le précédent record de 20 pour mille établi en 2022-2023.
« Cette hausse exceptionnelle est principalement attribuable aux migrations internationales, qui représentent désormais la principale source de croissance démographique au Québec », lit-on dans le rapport de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). L’immigration temporaire a surpassé l’immigration permanente dans toutes les régions, contribuant à une augmentation record de la population.
Montréal demeure en tête du palmarès avec une augmentation de 91 300 habitants, représentant 44 % de la croissance totale du Québec. La région affiche un taux d’accroissement de 42,4 pour mille, son plus haut niveau jamais atteint. La Capitale-Nationale suit avec un accroissement notable, tout comme Laval, l’Outaouais et la Mauricie. Ces régions se distinguent par des hausses démographiques marquées, souvent en lien avec l’arrivée accrue de résidents non permanents, incluant des travailleurs étrangers temporaires et des étudiants internationaux.
En revanche, si certaines régions connaissent une croissance fulgurante, d’autres, comme le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et l’Abitibi-Témiscamingue, affichent une progression plus modérée. Toutefois, ces hausses restent significatives à l’échelle régionale.
Le Bas-Saint-Laurent, par exemple, a enregistré un taux de croissance de 11,2 pour mille en 2023-2024, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis 1986-1987. Cette progression témoigne d’un renversement de tendance pour une région dont la population tendait autrefois à diminuer. À l’opposé, la Côte-Nord demeure la seule région à afficher une baisse de population, bien que les pertes soient nettement moins importantes que celles des années précédentes.
Migrations interrégionales
Les migrations interrégionales jouent également un rôle significatif dans l’évolution démographique. Des régions comme Lanaudière et les Laurentides continuent de bénéficier de flux migratoires internes positifs, attirant des résidents en provenance de Montréal et d’autres grands centres urbains.
Malgré cette croissance globale, le Québec fait face à un nouveau défi démographique : un solde naturel négatif. Pour la première fois, le nombre de décès a surpassé celui des naissances, avec un déficit de 1150 personnes. Ce phénomène est particulièrement marqué dans les régions à la population plus âgée, comme le Bas-Saint-Laurent et la Mauricie, où la proportion de personnes de 65 ans et plus est en constante augmentation.
Les projections démographiques pour les prochaines années suggèrent une poursuite de cette tendance à la croissance, principalement soutenue par l’immigration, tandis que le vieillissement de la population continuera d’exercer une pression sur les services publics et les besoins en main-d’œuvre.