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Quand la nature soigne le cœur

Cindy Lambert en pleine action pour le programme CœurNature. Photo : Courtoisie

Cindy Lambert, kinésiologue pour l’organisme communautaire l’Arc-en-ciel du cœur du Kamouraska, basé à La Pocatière, innove en lançant CœurNature. Ce programme de réadaptation cardiaque en pleine nature est destiné aux personnes âgées.  Cindy l’a monté à l’occasion d’une étude universitaire.

« C’est un projet pilote qu’on souhaite voir se renouveler », explique Cindy. Depuis 30 ans, l’Arc-en-ciel du cœur accompagne les personnes ayant vécu un événement cardiaque, ou étant à risque de maladie cardiovasculaire. Il regroupe aujourd’hui plus de 250 membres actifs dans la région, et offre un encadrement supervisé par des kinésiologues dans deux salles d’entraînement situées à La Pocatière.

Le programme CœurNature, lancé avec une cohorte de dix participants pour une durée de onze semaines, vise à favoriser l’autonomie des personnes âgées en les initiant à l’activité physique en milieu naturel. L’idée a germé alors que Mme Lambert poursuivait un diplôme d’études supérieures spécialisées en intervention par la nature et l’aventure (INA) à l’Université du Québec à Chicoutimi. « L’objectif est de sortir les gens des murs du centre pour les aider à rester actifs, mais aussi à reconnecter avec leur environnement, leur corps et leur esprit », dit-elle.

L’approche INA est en expansion au Québec, mais CœurNature se distingue comme le premier projet du genre ciblant une clientèle à la fois âgée et cardiaque. Les participants se rencontrent deux fois par semaine pour des activités progressives qui mêlent randonnée, pleine conscience, échanges de groupe et ateliers thématiques. La dimension sociale et mentale est aussi importante que la forme physique. « On travaille la santé globale, physique, mentale, sociale, et même cognitive », précise Mme Lambert.

Santé mentale

Une des sorties les plus marquantes de la cohorte a été, selon la kinésiologue, une rencontre avec une intervenante en santé mentale de l’organisme La Traversée, qui a guidé le groupe dans un exercice de pleine conscience en forêt. « Ces moments permettent aux participants de sortir de leur zone de confort, de s’entraider, de se confier. Il y a beaucoup d’humanité dans ces activités », observe la kinésiologue.

L’Arc-en-ciel du cœur souhaite que ce projet pilote puisse être répété avec de nouvelles cohortes, si le financement le permet. Pour l’instant, les impacts du programme seront évalués en comparant les données récoltées en début et en fin de parcours. Le but à long terme est de libérer de la place dans les groupes réguliers de l’organisme, en accompagnant certains membres vers plus d’autonomie.

Entre-temps, toute personne intéressée à s’inscrire à l’Arc-en-ciel du cœur — que ce soit en prévention ou en post-réadaptation — peut le faire en consultant le site web arcencielducoeur.ca. L’accès est facilité par une tarification abordable, et par une prise en charge sécuritaire encadrée par des kinésiologues. « Avant d’intégrer un groupe, chaque personne passe une évaluation individuelle. On travaille en étroite collaboration avec les équipes de maladies chroniques du CISSS du Bas-Saint-Laurent », rappelle Mme Lambert.

Et pour ceux qui se demandent si la nature peut vraiment aider à guérir, la science semble le confirmer. Réduction de la tension artérielle, fréquence cardiaque plus stable, amélioration des marqueurs liés à l’insuffisance cardiaque, autant de bénéfices concrets pour une clientèle fragile. « On dit souvent que la nature fait du bien, mais aujourd’hui, on a les preuves », conclut Mme Lambert.