PRÉCA, Partenaires pour la réussite éducative en Chaudière-Appalaches, observe une diminution importante du risque de décrochage scolaire chez les jeunes de la région. Cependant, malgré cette statistique encourageante, des préoccupations subsistent quant à la persévérance scolaire et à la réussite éducative à la suite du dévoilement des résultats de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire (EQSJS) de 2022-2023.
La pandémie a eu un impact considérable sur le bien-être des jeunes. Les effets négatifs sur la santé mentale et la motivation scolaire ont été particulièrement marqués chez les filles, les adolescents plus âgés, et ceux ayant des conditions de santé préexistantes. De plus, de nombreux jeunes estiment que la COVID-19 a compromis leur expérience d’apprentissage à l’école. Cette situation touche plus particulièrement les jeunes qui ne reçoivent qu’un faible ou moyen soutien social de la famille, des amis ou de la communauté; ainsi que ceux n’ayant qu’un faible ou moyen niveau de participation à la vie scolaire et communautaire. Également touchés sont ceux présentant un faible sentiment d’appartenance à l’école, et ceux dont la supervision parentale est limitée.
De surcroît, en 2021 selon le Taux de diplomation et de qualification par cohorte de nouveaux inscrits au secondaire – Édition 2023 (corrigée), dans la région de Chaudière-Appalaches, 3800 jeunes ont terminé le secondaire. Parmi eux, 394 (10,4 %) sont sortis sans diplôme ni qualification, ce qui est considérable. Presque un garçon sur cinq (17,9 %) accuse un retard à l’entrée au secondaire, un taux supérieur à la moyenne provinciale (13,5 %). Une diminution de l’engagement scolaire est observable, particulièrement chez les élèves de première secondaire, ainsi qu’une baisse de l’attrait pour l’école. Sur le plan cognitif, cela se traduit par des retards dans les apprentissages, et par des difficultés de concentration et de mémorisation. De plus, les jeunes manquent d’autonomie, et rencontrent des difficultés d’organisation et de planification.
Travail des jeunes : une situation préoccupante
Les résultats de l’EQSJS révèlent que les deux tiers (68,1 %) des élèves du secondaire de Chaudière-Appalaches ont travaillé durant l’année scolaire. Ce chiffre est en diminution par rapport à 2016-2017, mais le taux de travail des jeunes de la région reste considérablement plus élevé que la moyenne du reste de la province, qui se situe à 50,6 %.
Les jeunes qui travaillent consacrent plus d’heures à leur emploi qu’auparavant, une tendance particulièrement marquée chez les élèves de secondaire 2 et 3. Une augmentation importante du nombre de jeunes travaillant entre 11 et 15 heures par semaine est en effet observée. Cette tendance est particulièrement préoccupante, puisque selon l’Enquête sur la santé psychologique des 12-15 ans, les jeunes qui travaillent plus de 15 heures par semaine ont un faible attrait pour l’école, et rapportent plus souvent souffrir d’anxiété ou de dépression.
À noter également que presque deux élèves sur trois (62,8 %) ont consulté un professionnel de la santé ou ont été absents de l’école à la suite d’une blessure au travail.
Estime de soi fragilisée
L’EQSJS met également en lumière que l’estime de soi des jeunes est mise à mal. Il y a une augmentation importante des jeunes affirmant avoir un faible niveau d’estime de soi, un constat encore plus marqué chez les filles (42,8 %) que chez les garçons (22,1 %). Parallèlement, c’est une diminution de moitié des filles qui affirment avoir un niveau élevé d’estime de soi (16,8 % en 2010-2011 et 8,3 % en 2022-2023).
Face à ce portrait préoccupant, PRÉCA lance un appel aux parents et à la communauté afin de soutenir les jeunes, et de les aider à surmonter ces défis.
Source : PRÉCA

