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Coupures historiques dans les cégeps : Plus de 1 million $ de moins pour La Pocatière

Le Cégep de La Pocatière fait partie du RCR. Photo : Archives Le Placoteux

Les compressions budgétaires de 151 millions $ annoncées par le gouvernement du Québec dans le réseau collégial frappent de plein fouet les 48 cégeps de la province. À La Pocatière, cette mesure se traduira par un manque à gagner qui est estimé à plus d’un million $ soit 13% du budget.

« Ce sont des coupures historiques. On parle ici du budget de fonctionnement, soit l’enveloppe qui finance directement les opérations et les services aux étudiants. C’est donc une menace réelle à notre mission éducative », affirme Frédéric Busseau, responsable des communications au Cégep de La Pocatière.

Alors que l’analyse comptable des impacts précis est toujours en cours, l’institution tente de limiter les répercussions sur les services offerts aux élèves. « Jusqu’à maintenant, on pense avoir protégé pas mal nos services aux étudiants. Mais pour le détail, c’est encore trop tôt. L’exercice est délicat et exige toute une gymnastique budgétaire », dit-il.

Cette réduction s’ajoute à une série de mesures restrictives imposées au cours de la dernière année, incluant des gels d’embauche, des plafonnements des investissements en infrastructures et d’autres compressions internes. « La crainte, c’est que tout ça s’accumule. Chaque réduction, prise individuellement, est déjà difficile à encaisser. Ensemble, ça devient inquiétant », explique M. Busseau.

Le Regroupement des cégeps de régions (RCR), dont fait partie le Cégep de La Pocatière, a aussi vivement dénoncé ces compressions, les qualifiant de frein à la vitalité économique du Québec hors des grands centres. Son président, Sylvain Gaudreault, affirme que cette mesure compromet la capacité des établissements à remplir leur mission auprès des étudiants, mais aussi dans leur rôle de soutien à l’innovation et au développement régional.

Selon le RCR, la croissance du financement annoncée de 0,3 % est largement insuffisante pour compenser l’augmentation réelle des coûts d’opération, estimée entre 2 et 4 %. Par ailleurs, les centres collégiaux de transfert technologique (CCTT), dont plusieurs sont affiliés à des cégeps en région, perdent un financement historique accordé par le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie.

À La Pocatière, les compressions ne remettront toutefois pas en cause des projets liés aux budgets d’investissement, comme celui de la piscine, qui relèvent d’une autre enveloppe financière.

Malgré l’incertitude, l’établissement poursuit son analyse interne avec la volonté d’éviter les reculs majeurs dans les services à la population étudiante. « On ne voulait jamais en arriver là, mais il faut s’adapter. Ce sera un exercice difficile pour tout le réseau collégial », conclut-il.