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Un pas à la fois, vers la mémoire et l’espoir

« Il ne faut pas attendre la retraite pour faire ce qu’on désire vraiment. » Ces mots simples, portés par une voix calme et des pas assurés, ont marqué le cœur des gens de Saint-Pascal le 27 mai. Celui qui les a prononcés s’appelle Arthur, un marcheur infatigable qui, à 65 ans, a décidé de traverser le Québec à pied pour rendre hommage à son frère décédé du cancer.

Originaire de Saint-Lambert-de-Lauzon, Arthur a entamé le 13 mai un périple de 900 kilomètres en direction de Cap-Gaspé, un itinéraire qu’il parcourt en mémoire de son frère Cyrias, emporté par la maladie en 2022. Le choix des dates est symbolique : le départ a eu lieu le jour de l’anniversaire de décès de Cyrias, et l’arrivée est prévue le 5 juillet, jour de sa naissance. « Chaque pas que je fais, c’est pour lui. Il ne faut pas remettre nos rêves à plus tard », a confié Arthur lors de son passage.

À Saint-Pascal, il a été accueilli avec chaleur par Réal Dumais et Nicole Landry qui lui ont offert un moment de répit. L’émotion était palpable. « C’est un homme d’une grande sagesse, très inspirant. Il nous rappelle l’essentiel », souligne Simon Rancourt, directeur des loisirs à la Ville de Saint-Pascal, qui avait organisé cette escale impromptue, touché par le courage et la détermination d’Arthur. « C’est rare qu’un simple marcheur laisse une telle trace dans le cœur des gens. Il est humble, mais porteur d’un message puissant. »

Au-delà de la performance physique, c’est le sens profond de son geste qui impressionne. Chaque kilomètre parcouru est une prière silencieuse, un cri d’amour, et une collecte de fonds pour la Fondation du CHU de Québec. Arthur invite les gens à faire un don, en ligne ou directement lors de ses étapes. « Le cancer a brisé nos vies, mais je veux que cette marche apporte un peu de lumière », a-t-il expliqué.

Son passage à Saint-Pascal a laissé un souvenir ému. Non seulement parce qu’il incarne la résilience et l’espoir, mais parce qu’il offre à chacun l’occasion de réfléchir à ce qu’il reste à accomplir. « On n’a qu’une vie. Il faut oser vivre ce qui nous fait vibrer », conclut Arthur, sac sur le dos, le regard tourné vers l’est.

Son périple se poursuit, mais à Saint-Pascal, il a semé bien plus que des empreintes sur l’asphalte : il a laissé une leçon de courage, une invitation à l’action, et un hommage vivant à l’amour fraternel.