Le nom de la famille Ouellet est indissociable de l’histoire de l’architecture religieuse de la Côte-du-Sud. Les architectes Cyrias Ouellet et David Ouellet ont certes marqué le paysage architectural de la région au XIXe siècle. C’est aussi le cas de Joseph-Pierre Ouellet (1871-1959).
Yves Hébert
Fils de l’architecte et entrepreneur Cyrias Ouellet, Joseph-Pierre a six ans lorsque son père acquiert l’ancien domaine et manoir seigneurial des Taché, à Kamouraska en 1878. Après ses études au collège de Lévis, il suit les traces de son père et fait ses premières armes aux côtés des architectes Georges-Émile Tanguay et Napoléon-Alfred Vallée de Québec. Il épouse Marie-Géraldine Chapleau, à Saint-Pascal, le 10 janvier 1905.
Ayant surtout œuvré dans le Bas-Saint-Laurent et sur la Côte-du-Sud, on lui doit un peu plus d’une cinquantaine d’édifices religieux et 25 édifices civils et conventuels. Dans la région, Ouellet a soumis un magnifique plan pour la construction de l’église de Saint-Cyrille, mais ce sont les architectes René Lemay et Oscar Beaulé qui réalisent ces travaux entre 1914 et 1917.
Le 12 février 1914, c’est la catastrophe. L’église de Kamouraska est la proie des flammes. La reconstruction ne tarde pas et J.P. Ouellet est chargé de dessiner les plans du nouveau temple qui est construit entre 1914 et 1916. L’extérieur est réalisé par l’entrepreneur Philippe Poudrier et l’intérieur, par les entrepreneurs de Saint-Hyacinthe Pierre Paquet et J.-Théodore Godbout. Inspiré par le style néo-gothique, Ouellet ajoute à la façade deux contreforts surmontés par de petits clochers et une tour centrale.
En 1921, il réalise les travaux pour la petite église de Saint-Onésime. Ayant été la proie des flammes en 1972, celle-ci sera reconstruite en 1973 selon les plans de Paul Martin. Les clochers des églises réalisées par Joseph-Pierre Ouellet sont généralement inspirés des modèles de clochers de la cathédrale anglicane et d’une certaine influence néo-gothique qui persiste encore à l’époque. Mentionnons que les dessins architecturaux de J.P. Ouellet sont conservés aux Archives de l’université Laval.