Quelques heures après le coucher du soleil, le 7 septembre 1759, le major anglais George Scott jette l’ancre devant Kamouraska. Personne ne se doute qu’un débarquement est imminent, suivi d’une catastrophe.
À l’époque, les habitants de la région peinent à subvenir à leurs besoins à cause du mauvais temps qui détruit les cultures depuis quelques années et du prélèvement des surplus de blé par les autorités coloniales. À la veille de la prise de Québec, le général Montcalm affirme que la colonie risque de périr par manque de pain. Au printemps 1759, les réserves de la Côte-du-Sud sont épuisées.
Le 9 septembre, les soldats du 60th Regiment of Foot et les Rangers débarquent à Kamouraska et font face à la résistance des habitants. Au terme d’une escarmouche, un ranger est tué. Un autre, blessé. Selon historien Gaston Deschênes, l’affrontement aurait fait un mort et deux blessés chez les habitants.
Les troupes de George Scott commencent à incendier la Côte-du-Sud peu de temps après, mais non sans résistance. À Kamouraska, 225 bâtiments, incluant les maisons, auraient été brûlés. À Rivière-Ouelle, 405 bâtiments sont rasés. Une escarmouche à Sainte-Anne aurait fait trois morts chez les Canadiens. Le 14 septembre, le détachement met le feu à 90 maisons. Un grand nombre de bâtiments, granges et maisons, sont la proie des flammes entre Saint-Roch des Aulnaies et Cap-Saint-Ignace. Pendant ce temps, la paroisse de Saint-Thomas et l’île aux Grues sont incendiées par les troupes de Goreham. Pour assurer leur subsistance, les Anglais s’emparent du bétail et du contenu des poulaillers. À n’en point douter, la population de la région a subi un traumatisme important lors de la Conquête. Pour en savoir plus voir le livre de Gaston Deschênes, L’Année des Anglais, la Côte-du-Sud à l’heure de la Conquête. (Septentrion).