La Côte-du-Sud sous les armes en 1776

Détail d’une carte de la région de Québec représentant la Côte-du-Sud en 1772. Source : BANQ et Wiki Commons.

Au printemps 1776, la menace d’une invasion américaine plane dans la région de Québec. Une rébellion se prépare dans les paroisses de la Côte-du-Sud. Mais que se passe-t-il donc ?

Après l’échec de la prise de Québec par les troupes américaines du général Benedict Arnold en décembre 1775, le gouverneur de Québec Guy Carleton craint une nouvelle attaque.  Il rétablit alors les milices dans les paroisses de la Côte-du-Sud.

Pendant ce temps, des habitants de la région se rangent du côté des Américains. Appelés Bostonnais, ceux-ci s’organisent dans le secteur de Saint-Thomas (Montmagny). Constituant un corps de garde dans les seigneuries, ils empêchent tout habitant à communiquer avec Carleton. Recrutés par Pierre Hayot à partir de Kamouraska, 97 volontaires se joignent à ces rebelles. Quinze proviennent de Sainte-Anne et une douzaine de Rivière-Ouelle.

Apprenant d’un meunier de Saint-Michel qu’un soulèvement se prépare, le gouverneur demande alors au seigneur de l’île aux Grues Louis Liénard de Beaujeu de former une milice fidèle au roi à partir de Kamouraska. Les sources se contredisent sur le nombre des miliciens qui se rangent du côté des loyalistes. Selon Ivanhoé Caron, ils proviennent de Rivière-Ouelle (6), de Sainte-Anne (13), de Saint-Roch (1), de L’Islet (7), de Saint-Jean-Port-Joli (14) avec l’objectif de se rendre à Pointe Levy pour aider Carleton. A Kamouraska, on plante un drapeau anglais entre le presbytère et la maison des Lauzier. Bref, tout se met en place pour un affrontement.

Le 25 mars, arrivée à Saint-Pierre, près de la maison de Michel Blais, la compagnie de Beaujeu rencontre une résistance armée de 154 habitants aidés par 80 Américains.  L’escarmouche fait des victimes.  Chez les habitants loyalistes, trois morts.  Du côté des rebelles, la bataille aurait fait six morts. Cet événement marque de nouveau la mémoire des habitants de la région, car ceux-ci avaient vu leurs maisons brûlées en 1759. Comment réagiront les autorités britanniques par la suite? C’est ce que nous verrons dans notre prochaine chronique.