La roulotte à patates frites de Berthier-sur-Mer, le Safari à Montmagny, le Martinet à La Pocatière. Ces noms désignent des restaurants qui ont marqué la mémoire collective des Sud-Côtois. Mais peut-on remonter à l’origine des premiers restaurants ?
Au XIXe siècle, les voyageurs prennent leur repas dans les rares auberges qu’on appelle déjà hôtel et chez certains habitants. À Saint-Thomas (Montmagny) dans les années 1840, l’Hôtel Monier offre une table aux visiteurs. C’est le cas également à l’hôtel Deschênes à Kamouraska dans les années 1870.
L’arrivée des premiers restaurants coïncide avec l’apparition des automobiles. On voyage. On se visite. Et l’on se donne rendez-vous dans ces lieux où l’ambiance est unique. Juste avant d’entrer à La Pocatière, le Saint-Christophe est emblématique d’une influence américaine qui privilégie un long comptoir avec tabourets tournant, quelques tables et des publicités de boissons gazeuses sur les murs. En activité durant les années 1930, il est probablement le premier à voir le jour dans cette municipalité. Le nom qu’on lui donne n’est pas anodin, puisqu’il rappelle saint Christophe, le patron des voyageurs. Son emplacement n’a pas été choisi au hasard, puisque sur la colline, on y trouve depuis 1925 un petit oratoire consacré à saint Christophe.
Représentatif de cette mode, le restaurant Martinet est un arrêt obligé à La Pocatière depuis son ouverture en 1950. À l’époque, à La Pocatière toujours, le restaurant Rouleau est aussi populaire. À Rivière-Ouelle, l’Auberge et Café Rivière-Ouelle offre le gîte. Incendié en 1964, il sera reconstruit peu de temps après. À Saint-Jean-Port-Joli, on se retrouve Chez Maurice pour un lunch bien mérité, mais également dans les années 1970 à la table des Anciens Canadiens au théâtre La Roche à Veillon. Avec la croissance du tourisme dans les années 1970, les casse-croûtes et roulottes à patates frites, parfois éphémères, verront le jour le long de la route Trans Canada.