Le lac Trois-Saumons : lieu de mémoire, lieu de pêche

La Côte-du-Sud comprend plusieurs petits lacs fréquentés par les villégiateurs et les amateurs de pêche. Mais l’un d’entre eux, le lac Trois-Saumons, possède une histoire étonnante.

Se situant dans les premières collines des Appalaches, à 17 kilomètres de Saint-Jean-Port-Joli, le lac Trois-Saumons fait six kilomètres de long et dans sa partie la plus large, un demi-kilomètre. Ce nom qu’on lui donne est un emprunt à la rivière Trois-Saumons bien connue au début des années 1700. C’est l’arpenteur Joseph Bouchette qui, le premier, fait référence au lac Trois Saumons. Les origines seraient liées à une légende du XIXe siècle qui rappelle des collines ayant la forme de trois saumons et à une autre qui veut que trois saumons poursuivis par un monstre aient remonté la rivière jusqu’au lac pour s’y réfugier.

Il est certain que ce lac attire les pêcheurs saisonniers avant les villégiateurs. Stanislas Drapeau raconte qu’au début des années 1860, ce lac est déjà fort apprécié par des pêcheurs de Québec. Vingt ans plus tard, il attire des amateurs de pêche anglophones de Montréal. Le plaisir de la pêche est également évoqué dans les œuvres de l’écrivain Philippe Aubert de Gaspé. Dans son poème La Grande Tronciade publiée en 1866, Arthur Cassegrain vante la truite saumonée de ce lac. En 1882, quatre sportsmen réussissent à en prendre 1100 en huit jours. Fin du XIXe siècle, le lac Sainte-Anne, au sud de La Pocatière, et le lac Therrien attirent également les pêcheurs.

À partir des années 1910, on se rend aussi au lac pour des pique-niques, pour admirer le paysage et profiter des activités de plein air sans oublier les excursions de pêche à la truite. La villégiature connaît alors une belle croissance avec la construction dans les années suivantes de petits chalets.