S.O.S. eau ferreuse : Saint-Pascal fait connaître ses priorités d’intervention

Hôtel-de-ville de Saint-Pascal. Photo : Maxime Paradis.

La Ville de Saint-Pascal va tenter de prioriser les rues Desjardins et Saint-Joseph à l’intérieur de son prochain plan d’intervention de renouvellement des conduites d’eau potable et usée qui doit couvrir la période 2021-2025. Des résidentes de la rue Desjardins, principalement, ont témoigné au Placoteux la semaine dernière leur exaspération face aux conséquences d’une problématique d’eau trop ferreuse provenant de l’aqueduc municipal.

Photos à la main présentant des réservoirs de toilettes et des bains tachés rouille et pots de prélèvement d’eau du robinet de couleur jaunâtre avec dépôt ferreux en leur fond, ces résidentes réclamaient à la Ville de Saint-Pascal de dévoiler le plan d’intervention pour le remplacement de ses conduites d’aqueduc, responsables de cette situation.

Un communiqué publié dans les semaines précédentes « Des sous pour les aqueducs de Saint-Pascal » les avait particulièrement interpellées par l’ampleur de la somme qui serait investie sous peu — 1,3 M$ du fédéral, 1,3 M$ du provincial, 669 000 $ de la Ville — pour renouveler 3 376 mètres de conduites d’aqueduc, les laissant espérer que leur tour était enfin venu. Ces argents proviennent du Fonds pour l’infrastructure municipale d’eau (FIMEAU), fonds auquel la rue Desjardins ne se qualifiait pas.

« Les secteurs qui seront priorisés sont l’avenue Chapleau, une partie de la rue Blondeau, de la rue Saint-Elzéar et un petit bout de la rue Gagnon », mentionne Jean Langelier, directeur général à la Ville de Saint-Pascal.

Ces secteurs ne sont pas déterminés au hasard, poursuit-il. Ils ont été identifiés au préalable par une firme de génie-conseil qui avait pour responsabilité d’identifier les secteurs d’interventions prioritaires à figurer sur le plan d’intervention 2016-2020.

Cette priorisation est ensuite établie en fonction de différents critères, comme l’âge des conduites, la récurrence des bris, son état général, mais également la clientèle desservie. Les rues à proximité d’écoles, de résidences pour personnes âgées ou de commerces jugés essentiels comme les épiceries seront priorisées à une rue de nature strictement résidentielle. Ainsi se sont qualifiées les rues sur lesquelles Saint-Pascal interviendra à courte échéance, elles qui ressortaient prioritaires sur le plan d’intervention de la Ville qui arrive actuellement à échéance.

« Pour avoir accès aux aides financières gouvernementales, il faut déposer des projets qui sont en adéquation avec notre plan d’intervention », précise Jean Langelier. Il est impératif pour la Ville de respecter à la lettre ce plan d’intervention si elle désire avoir accès à ces subventions gouvernementales, dit-il.

Rue Desjardins

Concernant la rue Desjardins et même la rue Saint-Joseph, Jean Langelier a reconnu que les résidents vivaient une problématique « véritable ». Il a également affirmé que la Ville regarderait pour prioriser la réfection du réseau d’aqueduc dans ces rues dans son prochain plan d’intervention 2021-2025. Les critères figurant au programme 2019-2023 de la Taxe sur l’essence et de la contribution du Québec (TECQ) laissent par ailleurs présager que les travaux pourraient se qualifier à cette aide financière.

« Les plaintes des citoyens, le taux de fer qui y est plus élevé et la qualité inesthétique de l’eau sont autant d’éléments qui pourraient jouer en leur faveur », décrit-il.

Le directeur général ajoutait que l’état des conduites d’égout pluviales et sanitaires pourrait aussi peser dans la balance. Si ces dernières nécessitent d’être remplacées, cela aiderait à prioriser la réfection complète de ces rues. Une inspection sera réalisée, promet-il.

Advenant la réfection de la rue Desjardins, Jean Langelier estime le coût des travaux à environ 1 M$ pour les trois conduites (égout sanitaire, égout pluvial, aqueduc). Il met toutefois en garde les citoyens, cette réfection, si elle avait lieu, ne mettrait pas nécessairement un terme à la problématique d’eau ferreuse du jour au lendemain. Le cœur du réseau d’aqueduc et d’égout de la Ville de Saint-Pascal date de 1958, rappelle-t-il. D’autres conduites demeureraient toujours à remplacer advenant une réfection de l’aqueduc de la rue Desjardins.

Ainsi, à court terme, Saint-Pascal fonde donc ses espoirs sur l’ajout d’un produit séquestrant du fer non nocif pour la santé et déjà utilisé dans d’autres villes du Québec, dans le traitement de son eau, comme mentionné la semaine dernière par le directeur du Service des travaux publics Bernard Tanguay. La Ville est toujours dans l’attente qu’un certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement lui soit octroyé afin de procéder à cet ajout. Une fois injecté, ce produit pourrait mettre de trois à quatre mois avant qu’ils fassent pleinement effet à l’intérieur du réseau d’aqueduc.