Les élections municipales, c’est cet automne! Il est grand temps d’y penser, car la qualité de la vie démocratique est essentielle à la qualité de vie d’une communauté.
Or je ne crois pas exagérer en disant que la démocratie municipale laisse à désirer. Le peuple est absent des Conseils municipaux. Il s’est produit, avec le temps, un divorce entre les citoyens et leurs élus locaux.
Les citoyens confient aux élus, une fois tous les quatre ans, le mandat de gérer, selon les règles établies par Québec, les services de proximité : aqueduc, égouts, rues et chemins, loisirs, bâtiments communautaires, police, service incendie, plan d’urbanisme, déchets, permis de construction, développement local et aménagement du territoire, puis, ils ne s’en mêlent plus, à moins d’un scandale; de leur côté, les élus préfèrent que les citoyens ne s’en mêlent pas. C’est le divorce à l’amiable. Sans compter que la tutelle administrative de Québec sur les municipalités ne cesse de grandir.
Pourtant, la municipalité, locale et régionale, est le premier palier où est censé s’exercer la souveraineté du peuple. C’est toute la qualité de vie de la communauté qui est en cause. Les citoyens devraient continuer après l’élection à participer aux décisions, mieux encore, à décider. Mais pour ça, il faut qu’on leur en donne la chance et les moyens.
Ouvrir les Conseils aux citoyens
Il est temps de commencer à rapprocher les citoyens de leur conseil municipal et de leur MRC, et surtout, de leur permettre d’intervenir directement.
En démocratie, c’est le peuple qui est censé décider et se prendre en charge. Les élus sont là pour coordonner et mettre en œuvre la volonté du peuple et la vie de la communauté : pas seulement pour gérer des services et des protocoles du gouvernement et de la MRC.
Il faut offrir aux citoyens les moyens de participer aux décisions et aussi, de décider eux-mêmes sur les questions importantes.
Le Code municipal s’en tient au minimum : les élections et les assemblées publiques du conseil le premier lundi du mois, où les détails administratifs passent bien avant l’opinion des citoyens. Mais rien n’empêche les citoyens d’exiger des assemblées publiques de consultation sur les enjeux importants. Rien ne les empêche d’exiger des référendums consultatifs, tel que prévu dans le Code municipal. Rien ne les empêche de proposer à leurs élus de faire l’expérience de l’initiative populaire, c’est-à-dire la possibilité d’initier une pétition pour approuver ou désavouer un règlement ou un projet.
Un comité et un local citoyen
Pour être en mesure de participer aux décisions qui concernent le bien-vivre de leur communauté, les citoyens ont besoin de s’informer, de se rencontrer et de s’exprimer. La communauté devrait pouvoir nommer une équipe et avoir accès à un local et à des équipements pour animer cette vie démocratique : un local, un téléphone, un ordinateur, une imprimante, des livres et des journaux, de quoi publier des tracts, un bulletin, faire des réunions, donner des cours, et même, pourquoi pas un jour, voter sur un terminal sur des projets majeurs de la Municipalité ou du Gouvernement.
La démocratie est une vie : il faut l’animer, la nourrir, la développer, approfondir l’identité et l’appartenance collective qui sont la base de l’action collective, de projets collectifs et de revendications collectives.
Besoin de sang nouveau
Une condition essentielle à tout ça, c’est évidemment que les élus acceptent de jouer le jeu, qu’ils comprennent qu’ils sont là pour servir leur peuple et lui permettre de décider collectivement. Le conseil municipal, local ou régional, ça devrait devenir LE vrai comité de citoyens qui coordonne et anime la vie de la communauté. De toute évidence, cela exigera un renouvellement important du personnel politique municipal : il faut faire entre le peuple, les jeunes, les néo-résidents au Conseil. Tout un programme!