La température plus chaude de ce début mars précipite le début de la saison acéricole dans la région. Forte d’une année record de ventes en 2020, l’industrie rappelle son importance sur le plan économique au Québec.
Le sirop d’érable a connu une année de production record en 2020, soit 175 millions de livres, en grande partie attribuable aux conditions météorologiques favorables. Le Québec a en effet produit 73 % de la production mondiale de sirop d’érable en 2020.
Dans la région, le président du syndicat indique qu’on a enregistré des ventes record, dans un contexte pandémique, ce qui rend la statistique exceptionnelle.
« C’est sûr que tout le monde a un peu de misère à expliquer cela, par contre avec les restaurants fermés les gens ont plus cuisiné donc probablement plus acheté de sirop. Il y a aussi le fait que ça fait plusieurs années que les producteurs investissent dans le développement de nouveaux marchés », a dit Justin Plourde, président du Syndicat des acériculteurs du Bas-Saint-Laurent.
Départ hâtif
Le meilleur scénario météorologique pour la production demeure plusieurs jours de gel la nuit et 3 ou 4 degrés Celcius le jour. La saison a débuté rapidement avec des mercures plus élevés et des nuits sans gel autour du 10-11 mars.
« C’est un début hâtif. D’habitude, on a quelques journées de chaleur qui monte à plus 2 ou plus 3 degrés et on est capable de roder nos équipements. Mais là, ceux qui n’étaient pas prêts doivent finir d’installer tous leurs équipements. C’est difficile de savoir quelle sorte de saison on va avoir », a dit M. Plourde.
Le faible couvert de neige cette année a permis de faciliter le travail en forêt pour les acériculteurs. En effet, ils n’ont pas eu besoin de raquettes pour se rendre aux arbres pratiquement jusqu’à la fin du mois de janvier. Ceci n’a pas eu d’impact sur la récolte actuelle par contre.
Enjeu
L’enjeu principal à venir pour les entreprises acéricoles demeure leur désir de se faire entendre dans le dossier de la politique d’intensification forestière que le gouvernement veut mettre en place.
Cela veut dire que le gouvernement souhaite augmenter les coupes de bois en forêt publique. À cet effet, les érablières veulent être mieux considérées.
« On s’est sentis un peu oubliés là-dedans, car il n’y a à peu près pas mention de l’acériculture dans ce document-là. On n’est pas contre le fait qu’on veule couper plus de bois sur les forêts publiques, par contre on veut que les érablières soient considérées à part pour vraiment avoir une protection des peuplements d’érable », ajoute-t-il. Selon M. Plourde, la problématique à cet effet est actuellement plus marquée dans l’ouest de la province que dans l’est.