Selon deux témoins, Denis Picard, qui subit son procès pour le meurtre de Colette Émond à La Pocatière, se serait rendu au bloc appartements voisin de celui de Mme Émond peu de temps avant l’agression.
Deux dames, la mère et la fille, ont mentionné qu’elles habitaient ensemble le bloc appartement voisin de Colette Émond au moment de l’événement le 5 juin 2017. Le numéro de leur porte d’appartement était le 3, tout comme c’était le cas pour Colette Émond, mais dans l’immeuble voisin.
Suzanne Cazes a dit que l’homme, qu’elle a reconnu comme étant selon elle Denis Picard, aurait accroché son coude dans la porte de l’appartement vers 15 h 30. La dame ne voulait pas ouvrir pour voir qui c’était, mais sa mère, Thérèse Noël, est allée ouvrir et lui aurait demandé ce qu’il voulait.
L’homme qu’elles auraient vu aurait indiqué qu’il était « sur un contrat de peinture », a indiqué Mme Cazes, ajoutant qu’il tenait un téléphone à l’oreille et aurait parlé de couleurs beige et rouge. L’homme aurait ensuite quitté.
Rappelons que Colette Émond a été trouvée morte à la suite de coups à la tête et au visage. Selon ce que Picard aurait dit à sa conjointe de l’époque et au policier qui l’a arrêté, il aurait rencontré Mme Émond à l’épicerie Métro de La Pocatière et se serait rendu chez elle pour être payé pour un contrat de peinture. Elle se serait dévêtue en demandant de payer « en nature ». Il aurait refusé et tout aurait mal tourné.
Contre-interrogatoire de la biologiste
En matinée également mardi, la défense a poursuivi son contre-interrogatoire de la biologiste judiciaire Jacinthe Prévost.
Il a mis en lumière qu’il n’y avait pas eu de prélèvement sur la porte arrière de l’appartement de Mme Émond qui était barrée, ainsi qu’aucun prélèvement sur les égratignures à la fesse de M. Picard. Il n’y en a pas eu non plus directement sur le pénis du suspect.
Me Félix-Antoine Doyon a continué de réviser certaines parties du témoignage de la spécialiste, dont la présence faible d’ADN masculin dans le vestibule du vagin de la victime alors que l’intérieur du vagin ne contenait aucun ADN masculin.
Il a aussi été question de la présence d’ADN de Colette Émond à l’intérieur du caleçon appartenant à Picard. L’avocat a souligné qu’on n’avait pas validé si c’était de la salive, sachant qu’il est impossible scientifiquement actuellement de valider qu’il pourrait s’agit de sécrétions vaginales.
La preuve de la couronne est close depuis 11 h mardi matin. La défense fera connaître sa stratégie pour la suite mercredi matin.