Mme la ministre Marie-Eve Proulx,
Ce n’était pas la première fois la semaine dernière que j’entendais parler dans nos médias locaux de la difficulté que nos services ambulanciers rencontrent quant au recrutement de personnel qualifié et de leur rétention, de même que ces services soient dans un contexte d’horaire de faction comparativement à une très grande majorité de ces services au Québec.
Toutefois, c’est la première fois que je comprends pleinement cette situation et le fait que votre gouvernement n’a encore posé de gestes pour régulariser cette situation qui me semble à tout le moins injuste par rapport aux autres services ambulanciers au Québec.
Utiliser le nombre d’heures d’un véhicule ambulancier par semaine pour fixer un barème d’une conversion d’horaire de faction à celle de quart de travail m’apparait tout à fait inexplicable dans le contexte où l’hôpital est en plein centre du territoire desservi. Un voisin donnant le même service, mais n’ayant pas d’hôpital sur son territoire va nécessairement faire de plus longs trajets, donc davantage que 28 heures par semaine, mais possiblement avec moins de sorties que son collègue offrant un service identique. À cela il faut aussi reconnaître que les exigences quant à la distance de résidence des paramédics ainsi que les contraintes familiales et salariales découlant de cette situation font ainsi beaucoup de pression et de stress chez ces entrepreneurs.
Le seul fait d’avoir des paramédics en poste à la caserne et prêt à partir lors d’un appel 911 serait assurément plus réconfortant pour tous les citoyens du territoire desservi. Lorsque j’étais plus jeune, je ne pensais que très rarement à cette possibilité de devoir faire appel à ces services, mais comme le temps passe plus vite que souhaité, on réfléchit davantage à ce qui risque d’arriver. Pour avoir été témoin cet été de deux évènements survenus à mes deux petits-enfants et qui auraient pu avoir des conséquences tragiques, on comprend que la rapidité d’intervention est importante.
Je sais et comprends aisément que pour le gouvernement, les argents provenant de nos impôts doivent être investis judicieusement, toutefois dans ce cas je suis loin d’être convaincu qu’au final il aurait un coût net supérieur à ce que l’on connait aujourd’hui. D’abord en utilisant le personnel à autre chose que de faire la moyenne des horaires de faction, mais surtout, en sauvant des vies. Après en avoir autant perdu au cours de la dernière année pour les raisons que l’on connait, on ne peut plus faire d’économies de ce côté.
Le temps presse Mme la ministre que vous et votre gouvernement mettez derrière eux ce changement à terminer afin de permettre à la population de notre région d’oublier cette triste préoccupation avant le prochain scrutin et ainsi d’avoir l’assurance d’un service adéquat et mérité.
Gilles Martin, citoyen de Rivière-Ouelle