Les restaurateurs qui doivent fermer leurs salles à manger en à peine 24 heures, alors que plusieurs venaient de passer de grosses commandes, sont déçus de cette annonce précipitée.
Si les restaurateurs conviennent que la situation actuelle et la hausse de cas particulièrement au Kamouraska nécessitent des mesures, le fait de l’apprendre à quelques heures d’avis les déçoit.
Au Resto Pub Le Saint-Pascal, on usait de prudence ces dernières semaines. « Nous sommes déçus de fermer les portes de notre restaurant pour une troisième fois, surtout avec un délai de 24 heures, mais on s’y attendait, c’est pourquoi on commandait moins les dernières semaines. Ça reste qu’il va y avoir certaines pertes quand même », a indiqué Stéphanie Pelletier, spécifiant qu’heureusement le restaurant pouvait continuer de faire des commandes pour emporter et qu’ils allaient bientôt commencer la livraison.
Du côté du Resto chez Ti-Gus de Saint-Pascal, le délai laissé par le gouvernement pour la fermeture laisse les gestionnaires bien déçus. « À chaque fois que nous devons fermer précipitamment comme cela, c’est énormément de perte en nourriture. Surtout cette fois-ci, le gouvernement confirmait que nous restions en zone orange, donc nous avions passé notre grosse commande pour le week-end de Pâques comme à l’habitude pour finalement nous faire annoncer que nous devrons fermer une fois les délais d’annulation passés », déplorait Roxanne Bouchard. De leur côté, les livraisons et commandes pour sortir se poursuivent puisqu’elles sont autorisées, mais les heures d’ouverture seront réajustées.
« Depuis le début de la crise, les restaurateurs sont laissés à eux-mêmes malgré tous les investissements et tous les efforts mis pour respecter toutes les demandes du gouvernement. Nous sommes tous d’avis que nous devons tout faire pour stopper la propagation du virus, cependant les décisions changeantes et de dernière minute du gouvernement sont très difficiles pour la gestion d’inventaire et de personnel pour, je crois, tous les restaurateurs du Québec malheureusement », a-t-elle ajouté.
À l’Auberge des Glacis de L’Islet, la déception est présente, mais on prend la situation avec résilience. C’est la troisième fois que les restaurateurs doivent s’adapter. « Ce qui est plus plate, c’est qu’on avait tout misé pour Pâques, pour le brunch, avec plusieurs services. Ce sont des pertes assurément », indique la propriétaire Nancy Lemieux. Elle a donc commencé à offrir dès mercredi soir les brunchs sous forme de boîte repas, plutôt qu’en salle à manger, et la réponse est positive. Heureusement, elle peut continuer d’offrir le service aux chambres aux gens qui avaient déjà loué une chambre à l’auberge. « Comparé à d’autres, on s’en sort plutôt bien, d’autant plus qu’on avait prévu fermer lundi jusqu’au 13 mai pour préparer la saison estivale », ajoute Mme Lemieux.
La propriétaire du Café Azimut Julie Lévesque craint que la fermeture soit plutôt longue. « J’ai de l’inventaire à transformer, mettre sous vide et congelé. Ce n’est pas le fun à faire et on a la larme à l’œil », disait-elle. « Avec tous les cas qui vont s’annoncer dans les prochains jours, dans la région, la clientèle n’est pas au rendez-vous de toute façon », ajoutait Julie Lévesque, se félicitant de compter sur des employés qui demeurent, malgré les fermetures et passages obligés sur le chômage.