Aires protégées : Nouvelle offensive impliquant le CREBSL

Le lac de l’Est à l’automne 2021. Photo : Archives Le Placoteux.

Le Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent (CREBSL) joint sa voix à d’autres organisations environnementales similaires pour réclamer au gouvernement d’aller de l’avant avec la création de 80 autres projets d’aires protégées au Québec, situés pour la plupart dans le sud de la province. La réserve de biodiversité envisagée pour le lac de l’Est fait partie du lot.

« Techniquement, il n’y plus de frein aux projets d’aires protégées. Mais tant que le projet de loi ne sera pas adopté officiellement, on ne va pas crier victoire », a déclaré Patrick Morin, directeur adjoint au CREBSL. Le 2 février dernier, le gouvernement Legault a déposé le projet de loi 21 qui doit mettre un terme à la recherche et à l’exploitation d’hydrocarbures en sol québécois.

Dans plusieurs projets d’aires protégées toujours en attente d’approbation par Québec, notamment celui de réserve de biodiversité au lac de l’Est à Mont-Carmel, des permis pétroliers émis il y a de ça quelques années en vue d’y faire de l’exploration d’hydrocarbures quadrillent actuellement le territoire envisagé. Cet élément est pointé du doigt depuis un moment comme un frein à la concrétisation du projet, le consensus des différents acteurs liés au territoire envisagé pour cette réserve de biodiversité étant toujours d’actualité près de dix ans après les premières réflexions et consultations relatives à ce dossier.

« Nous (CREBSL et les autres organisations environnementales), ce qu’on demande, c’est que le gouvernement n’attende pas la fin du processus d’indemnisation auprès des détenteurs de ces permis et qu’il donne le feu vert dès maintenant à la création de ces aires protégées. Au Bas-Saint-Laurent, des projets comme celui du lac de l’Est sont dans l’attente depuis une décennie », a rappelé Patrick Morin.

Dans le projet de loi déposé à l’Assemblée nationale par le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles Jonathan Julien, Québec prévoit des compensations estimées à environ 100 M$ auprès des détenteurs des permis, en compensation de la révocation de leurs licences ou de la fermeture de leurs puits qui implique également la restauration des sites, si tel est le cas. Précisons qu’au lac de l’Est, aucune exploration d’hydrocarbures n’a eu lieu à ce jour, malgré l’émission de ces permis.

Objectif 2030

Le gouvernement du Québec s’était engagé il y a quelques années à protéger 17 % du territoire québécois en 2020, objectif qu’il a atteint in extremis en décembre de cette même année par l’annonce de la création de différentes aires protégées dans la province. La coalition à laquelle appartient le CREBSL rappelle cependant que cet objectif a été réalisé principalement au nord, près de zones peu populeuses ou difficilement accessibles à la population en générale.

Le prochain objectif partagé par le gouvernement Legault est d’atteindre 30 % du territoire québécois protégé à l’horizon 2030. Patrick Morin et ses partenaires croient que cela doit se faire en considérant les projets d’aires protégées proposés dans le sud de la province. On estime le nombre à près de 80, dont une vingtaine se trouve entre autres dans l’Est-du-Québec.

« Il faut aussi qu’on réfléchisse à aller vers d’autres types de préservation comme des aires de connectivité écologiques qui doivent faciliter la migration des espères dans le contexte des changements climatiques. Un lot à bois aménagé, c’est un bon exemple d’écosystème à protéger et à considérer avec cet objectif en tête. »