Anguille menacée : Vers l’installation de passes pour éviter les obstacles

Une passe migratoire au barrage de la rivière Hall sur la Côte-Nord. Photo : OBV Duplessis

Un avant-projet est en cours dans le but d’évaluer les obstacles qui empêchent les anguilles de se déplacer pour s’alimenter, et éventuellement installer des « passes à anguilles », soit des rampes pour contourner ce qui les empêche d’avancer.

L’anguille d’Amérique, qui a pourtant été très présente dans les décennies passées, est considérée comme menacée. Préoccupé, l’Organisme de bassins versants de Kamouraska, L’Islet et Rivière-du-Loup (OBAKIR) entreprend un nouveau projet qui vise à faciliter la montaison de l’anguille.

« On parle d’abord d’identifier les obstacles infranchissables, chutes, barrages ou ponceaux », explique Antoine Plourde-Rouleau à la direction d’OBAKIR. Au cours de l’été 2022, lors de la première étape du projet, OBAKIR a vérifié la présence de l’espèce au bas et en amont d’obstacles dans les rivières Kamouraska et Verte. Des observations nocturnes ont été faites, car l’anguille est plus active la nuit, ce qui permet de voir si elles parviennent à ramper par elles-mêmes sur la roche mouillée, sur la berge, lorsqu’elles rencontrent des obstacles.

Passes

Avant d’entreprendre des actions comme installer des aménagements pour les aider à passer, il faut aussi savoir où l’anguille a été vue historiquement. OBAKIR invite d’ailleurs la population de la région à revisiter ses souvenirs.  « Le but est de plonger dans ses souvenirs pour évaluer les endroits où on en voyait et où on n’en voit plus », ajoute M. Plourde-Rouleau. Les informations peuvent être transmises à communications@obakir.qc.ca.

Une fois le tout compilé, des « passes à anguilles » pourraient être installées, soit une rampe avec des tuyaux de plastique qui leur permettent de contourner un barrage, par exemple. Il existait une telle passe à Saint-Pascal, mais comme elle devait être enlevée et remise à l’hiver et au printemps, il a été décidé de la retirer définitivement pour le moment, pour des enjeux de sécurité. L’objectif est qu’il s’agisse d’une passe permanente.

Rappelons que l’anguille est considérée comme un bio-indicateur, c’est-à-dire qu’elle permet d’obtenir de l’information sur l’état des cours d’eau.

Photo : JC Lemay