Arpenter les terres de la Côte-du-Sud, au début de la colonie

Les concessions sont délimitées avec des clôtures de cèdre depuis longtemps. Sur la photo : Maison Lebel-Langlois à Kamouraska vers 1920. Crédit : Wiki Commons.

Qui furent les premiers arpenteurs de la Côte-du-Sud ? Sous le Régime français, à une époque où tout était à faire, quel fut le rôle des arpenteurs dans la description du territoire ?

Arpenteur royal de la Nouvelle-France depuis 1662, Jean Guyon du Buisson (1619-1694), est le premier à se rendre dans la région pour arpenter des terres. Du 12 au 15 juin 1674, il chaîne et borne la seigneurie de Rivière-Ouelle et des concessions de Robert Lévesque et de Damien Bérubé en utilisant comme mesure l’arpent de Paris. Le 4 août 1677, il fait de même pour celle de L’Islet appartenant à Geneviève Couillard.

Sous le Régime français, les arpenteurs ne chôment pas. Parcourant de grandes distances, ils contribuent à cartographier la Côte-du-Sud. Entre 1714 et 1718, ayant plus de 74 ans, l’infatigable arpenteur royal Hilaire Bernard de la Rivière (1640-1729) couvre le territoire de L’Islet et Kamouraska. Jusqu’en 1752, on voit surtout Noël Bonhomme dit Beaupré (1684-1755). Ignace Plamondon et son fils travaillent également dans la région entre 1768 et 1793. Ces derniers fixent les limites des concessions qui font l’objet de mésententes ou de problèmes d’héritage.

Parfois, les arpenteurs ne peuvent se rendre dans le bas du fleuve et les habitants doivent se débrouiller dans leurs chicanes de clôtures. Les coupes de bois au sud font l’objet de quelques mésententes. En avril 1759, à Kamouraska, Gabriel Focas demande que l’on précise les limites de ses terres, car certains téméraires auraient coupé du foin et du bois sur sa propriété. D’autres arpenteurs vont laisser leur marque dans la région au XIXe siècle. On peut penser à Jean-Baptiste Demers et à Gabriel Moffett dans Kamouraska ; à Ludger-Miville Deschênes et à Armand Bourgault dans L’Islet.