Le Musée de la mémoire vivante explore un peu de nouveau en ses murs. Il accueille une exposition d’art proposée par l’artiste de L’Islet Tania Hillion.
Le Musée de la mémoire vivante a pour mission la sauvegarde, la mise en valeur et la diffusion du patrimoine immatériel transmis essentiellement par l’oralité, et n’est habituellement pas un musée d’art.
Mais la proposition de l’artiste Tania Hillion a su rejoindre la vocation du musée avec des tableaux et l’intégration de témoignages. « Le jumelage de l’art et des récits de pratique permet de rejoindre notre mission et de représenter par deux médiums des savoirs et des savoir-faire », résume Judith Douville, du Musée.
Cette exposition se prépare depuis 2020. L’artiste a découvert le parcours de vie d’Émélie Chamard, une femme avant-gardiste qui lui a inspiré des portraits de contemporains québécois qui se sont emparés de savoir-faire traditionnels. « Nous sommes dans une société qui nous pousse à consommer et qui nous éloigne du savoir-faire traditionnel. J’ai eu envie de me rapprocher de gens qui sont à l’opposé de tout cela », résume l’artiste.
Les portraits mettent en valeur des métiers comme la tisserande, le coutelier, le musicien, le semencier, la teinturière, la conteuse, le meunier et le luthier. Elle a même réalisé son autoportrait. « L’art du portrait se perd », résume-t-elle.
L’exposition Héritages : âme, résistance et transmission a pris l’affiche au Musée le 6 novembre dernier. Portraits et témoignages s’unissent pour mettre à l’honneur neuf personnes porteuses d’un savoir-faire traditionnel. On y retrouve entre autres le meunier Réjean Labbé, Gervais Lessard, chanteur et musicien, et Benoit Lauzé, luthier. Tania Hillion en connaissait certains, et a appris à en connaître d’autres.
« Ça permet de présenter des parcours atypiques, comme celui du coutelier. Il a commencé comme autodidacte à l’âge de 14 ans. Je voulais montrer qu’on peut suivre ses rêves et sortir des chemins tracés », conclut l’artiste.