Il y a quelques jours, au Centre des congrès de Lévis, avait lieu la rencontre économique annuelle organisée par la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ). Il s’agit d’un moment où les Chambres de commerce du Québec se rassemblent afin d’être mises au fait des enjeux à venir et d’être outillées pour y faire face dans chacune de leurs régions.
Lors de cet événement, des économistes de renom, des ministres, des analystes politiques, des chefs d’entreprises et autres experts du secteur économique viennent à la rencontre des Chambres de commerce du Québec. Devant la pertinence de ces informations, la CCKL trouvait important de les faire mettre en lumière.
Récession ou non?
Selon l’éminent économiste de la Banque de développement du Canada (BDC), Pierre Cléroux, nous ne sommes pas en récession. En revanche, nous entrons plutôt dans un ralentissement économique. Autre détail important, il ne prévoit pas de hausse prochaine des taux d’intérêt par la Banque du Canada. Toutefois, les taux ne baisseront pas non plus. Il faudra attendre à partir du printemps et de l’été 2024 pour voir les taux fluctuer vers le bas.
L’objectif est de ramener le taux d’inflation à 2 % et, en ce moment, le taux d’inflation au Québec et de 4,8 % (donnée de septembre 2023). Une baisse du taux d’intérêt n’est pas prévue à court terme. On peut espérer revenir à une économie équilibrée au Québec à la fin 2024 et début 2025. Quatre ans auront été nécessaires avant de revenir à une situation économique somme toute normale.
Parmi les provinces canadiennes, le Québec a le plus bas taux de chômage (4,9 %) après la Saskatchewan (4,4 %). Autres facteurs à considérer : la population augmente, l’épargne des Québécois reste élevée (deux fois plus élevée qu’avant la pandémie), l’exportation continue d’être forte (près de 75 % de ce que l’on exporte va aux États-Unis) et les dépenses gouvernementales augmentent. La somme de ces facteurs explique pourquoi on y échappe.
Des solutions à la pénurie de main-d’œuvre
Encore une fois, l’immigration ne suffira pas à régler le problème. Un ensemble de solutions va arriver à alléger ce fardeau qui pèse lourd sur les épaules des entrepreneurs. Par exemple, l’élaboration de stratégies de ressources humaines qui n’est pas uniquement axée sur le salaire, penser à engager des stagiaires, etc. Témoignages à l’appui, des entreprises ont pu se développer grâce à cette solution.
En voici une autre : l’automatisation. Les entreprises qui se sont tournées vers cette avenue performent mieux que les autres. D’ailleurs, de nombreux programmes de financement gouvernementaux sont disponibles à cet effet. Les SADC et CAE de la région pourront guider les entreprises vers les bons programmes.
Le 40 000 $ du fédéral
Combien de fois la CCKL a été approchée avec cette question : est-ce que plusieurs entreprises vont fermer parce qu’elles ne peuvent pas rembourser? Toujours selon la BDC, 45 % des entreprises l’ont déjà remboursé; 45 % seront en mesure de le faire d’ici la date butoir du 18 janvier 2024; 15 % ne pourront pas et devront refinancer. De ce dernier 15 %, 17 % proviennent du secteur de la restauration. Les gens savent à quel point les restaurateurs ont eu la vie dure durant la pandémie, raison de plus pour aller les visiter, prochainement.
Plusieurs autres enjeux ont été discutés comme les situations politiques, les prochaines élections, la faible productivité chronique dont souffre le Québec et le Canada, l’intelligence artificielle, le télétravail, l’intégration des nouveaux arrivants et la santé mentale des entrepreneurs, pour ne nommer que ceux-là. Notons que 22 % des entrepreneurs vendent leur entreprise par épuisement et la maladie mentale coûte plus de 50 G$ à l’économie canadienne.
Conclusion, les organismes de développement économique comme la CCKL, les gouvernements et tous les autres joueurs ont du pain sur la planche. Selon les prévisions économiques, le Québec s’en irait vers un atterrissage en douceur après les récentes années d’incertitude.
Source : Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet