Bras d’Apic. Ce nom vous dit quelque chose ? Longeant la route 285 entre Saint-Cyrille-de-Lessard et Saint-Marcel, ce hameau de la Côte-du-Sud est subitement sorti de l’ombre vers 1970. Voici pourquoi.
Il faut dire que ce toponyme est très ancien. Sur une carte du canton Lessard dressée en 1835, l’arpenteur Duncan S. Ballantyne écrit Bras d’Apique pour désigner l’actuelle rivière Bras d’Apic. Selon une tradition, Apic ferait référence au lit incliné de ce cours d’eau. Dès l’arrivée du chemin de fer Transcontinental dans le secteur et de quelques scieries au début des années 1880, on assiste à la naissance d’un hameau avec sa gare, son magasin général et son petit hôtel. Quelques familles s’y établissent. C’est alors que le nom Bras d’Apic s’impose pour désigner l’endroit.
Comme ce hameau devient animé, une mission catholique sous le patronage de Saint-Robert y est créée. On ne tarde pas à y construire une chapelle-école en 1917. Ouverte jusqu’en 1957, elle est acquise en 1966 par la fabrique de Saint-Cyrille puis classée monument historique en 1982.
Après la fermeture des scieries à la fin des années 1950, les ouvriers mis au chômage s’amusent à dire à la blague qu’ils ont étudié à l’université de Bras d’Apic. À partir de 1970, le caricaturiste du journal Le Soleil Raoul Hunter commence à intégrer Bras d’Apic dans ses dessins. Il se moque d’abord des dépenses de Pierre-Elliot Trudeau en 1970. Trois ans plus tard, il se présente à une messe à la chapelle-école, portant un t-shirt où l’on peut lire Université de Bras d’Apic.
Le propriétaire du magasin du hameau Yvon Bernier y voit une occasion pour imprimer des chandails, de t-shirts, des stylos et des cartons d’allumette avec l’inscription Université de Bras d’Apic. En 1985, Raoul Hunter en rajoute et publie dans un journal local une nouvelle caricature représentant le député Montmagny-L’Islet Jacques Leblanc en train de rêver à la création de l’université de Bras d’Apic. Il faut le dire, l’humour de Hunter n’était pas sans lien avec l’implantation du réseau des universités du Québec à l’époque.
