Cégep de La Pocatière : Les infirmières diplômées réussissent bien l’examen de l’OIIQ

Étudiantes de deuxième année en soins infirmiers au Cégep de La Pocatière, lors d’un atelier avec leur enseignant. Photo : Archives Le Placoteux

L’examen de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) qui permet l’accès à la profession par la délivrance d’un permis d’exercer, donne du fil à retordre depuis quelque temps aux finissantes du domaine. Il semblerait toutefois que les techniciennes diplômées au Cégep de La Pocatière fassent exception à la règle. 

La Presse rapportait le 18 mai dernier le cas de Clémence Fortin, qui a décidé de faire une croix sur son rêve de devenir infirmière après avoir échoué à trois reprises l’examen de l’OIIQ.

Ce cas, qui s’ajoute à plus d’une centaine d’autres dans la province, ne refléterait cependant pas la réalité vécue par les finissantes du programme de soins infirmiers au Cégep de La Pocatière.

Selon les données fournies par la conseillère en communication numérique et relations médias Cynthia Théberge, le taux de réussite des finissantes du Cégep à cet examen est toujours supérieur à celui de la moyenne nationale depuis 2017, et cela, peu importe la grosseur de la cohorte. En 2019 et 2021, ce taux atteignait même les 100 %.

Lors de l’examen de septembre 2022, bien que le taux de réussite des finissantes ait diminué à 64 % — le plus bas depuis 2017 —, ce dernier demeurait cependant supérieur à la moyenne nationale par dix points de pourcentage.

« Les étudiantes qui n’ont pas réussi ont fait une reprise. À ce jour, nous pouvons confirmer que trois étudiantes sur quatre ont réussi l’examen de reprise, à l’exception d’une personne que nous n’avons pas pu joindre », confirme Cynthia Théberge.

La conseillère en communication numérique et relations médias ajoute que le Cégep de La Pocatière fait une priorité de bien préparer les étudiantes à cet examen.

« Leur dernier cours, Intégration des soins infirmiers, inclut une préparation à l’épreuve synthèse de programme en soins infirmiers. Cette révision de leurs trois années d’études les aide à se préparer en vue de l’examen de l’OIIQ. Cette année, tous les étudiants ont réussi l’épreuve synthèse de programme, qui est “généralement” similaire à l’examen de l’OIIQ », précise-t-elle.

Des questionnements

Or, il s’avère que malgré ces réussites, le Cégep de La Pocatière se questionne sur l’examen actuel de l’OIIQ. En septembre et en mars derniers, près de la moitié des étudiantes en soins infirmiers du Québec qui passaient pour la première fois l’examen d’admission à la profession infirmière ont échoué. Précisons que chaque tentative coûte 638,11 $ à l’étudiante. 

Le commissaire à l’éthique qui s’est penché sur la question a entre autres soulevé dans son rapport des lacunes au chapitre de la validité, de la fiabilité et du seuil de passage.

« Ces faiblesses ont probablement contribué aux taux de réussite inférieurs lors du dernier examen de septembre », poursuit Cynthia Théberge.

Ajoutons que le rapport concluait que les documents méthodologiques qui sous-tendaient l’examen n’avaient pas été révisés depuis une dizaine d’années.

L’OIIQ a depuis réagi en annonçant le remplacement de son examen dès septembre 2024. Il doit, selon le Cégep de La Pocatière, se rapprocher de la réalité états-unienne plutôt que celle du Québec.

« Plusieurs recommandations ont été faites à l’OIIQ, mais malheureusement, l’avis des enseignants et de tous les partenaires impliqués dans les cégeps et les universités n’a pas été sollicité jusqu’à présent. L’Association des enseignantes et enseignants en soins infirmiers des collèges du Québec (AEESICQ) souhaite, conformément aux recommandations du rapport du commissaire, qu’un comité composé de tous les partenaires réfléchisse en profondeur à la mesure de plusieurs éléments essentiels », conclut Cynthia Théberge.