Cégep de La Pocatière : une première formation collégiale en acériculture voit le jour

De gauche à droite : Jacques Boucher; Luc Goulet, vice-président des Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ); Édith Saint-Amand, directrice du Centre d’études collégiales du Témiscouata; Christian Plouznikoff; Marie-Claude Deschênes, directrice générale du Cégep de La Pocatière.

Le Cégep de La Pocatière et son service de formation continue (Extra Formation) mettent sur pied la première formation collégiale en acériculture au Québec. Appelée Gestion et optimisation d’une entreprise acéricole, l’attestation d’études collégiales (AEC) sera offerte dès l’automne 2022 en mode hybride.

Fruit d’une réflexion entamée en 2019, cette nouvelle AEC était souhaitée entre autres par les acériculteurs de la région du Témiscouata depuis la création du Centre d’études collégiales dans leur région en 2017. Développé en un temps record durant la pandémie par Extra Formation du Cégep de La Pocatière et le Service de la formation continue du Cégep de Rivière-du-Loup, en collaboration avec des acteurs de l’industrie, le programme pourra prendre son envol dès l’automne prochain.

Composé de dix cours qui seront délivrés sur une période de 645 heures à distance pour le volet théorique et en présence dans la région du Témiscouata pour le volet pratique, l’AEC sera essentiellement centré sur le savoir-faire et le savoir-être nécessaires afin d’assurer la bonne gestion d’une entreprise acéricole. Ressources humaines, budget et environnement sont autant de sujets qui seront abordés au sein de cette nouvelle formation.

En ce sens, le programme se veut complémentaire à la formation professionnelle actuellement offerte par le Centre de Formation en Acériculture du Fleuve-et-des-Lacs de Pohénégamook/Sully. Des travaux ont même déjà cours pour développer des passerelles entre le programme DEP et le nouvel AEC, de confirmer Christian Plouznikoff, directeur d’Extra formation au Cégep de La Pocatière.

Pour le directeur adjoint du Créneau d’excellence Acéricole Jacques Boucher, la création de ce nouveau programme tombe à point, alors que le milieu acéricole se dirige vers la semi-industrialisation, poussé notamment par des investissements majeurs et l’arrivée de nouvelles technologies ces dernières années. Dans la seule région du Témiscouata, il souligne qu’au moins deux entreprises dépassent actuellement les 200 000 entailles.

« 73 % de la production mondiale du sirop d’érable est faite au Québec. L’acériculture est déjà une part importante du PIB du Québec et le secteur est amené à se consolider davantage avec des entreprises appelées à devenir de plus en plus grosses », soulignent-ils, appuyant ainsi l’importance de cette formation collégiale en gestion et en optimisation d’entreprise.

Horaire adapté

Extra Formation s’attend à une première cohorte d’une quinzaine d’étudiants à l’automne 2022, ce qui permettrait aux premiers finissants du programme de graduer pour mai 2023. Une cohorte pourrait toutefois accueillir un maximum de 30 étudiants dans le futur, ce qui est possible, étant donné la nature unique de la formation et le potentiel de croissance projeté de l’industrie acéricole québécoise. Notons que l’horaire des cours a été adapté afin de ne pas nuire à la saison des sucres au printemps.

Le Centre de Formation en Acériculture du Fleuve-et-des-Lacs de Pohénégamook/Sully. Photo : Maxime Paradis.